Bénin : Vers la modernisation de l’agriculture à l’horizon 2015

Afriquinfos Editeur
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LE GOUVERNEMENT BENINOIS AMBITIONNE UNE AGRICULTURE COMPETITIVE A L'HORIZON 2015

 

"La promotion de la mécanisation de l'agriculture se fera par une utilisation rationnelle des matériels agricoles de production, de transformation et de conservation", a-t-il expliqué.

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Pour ce responsable politique en charge du département de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, cette promotion s'opèrera entre autres par la mise en oeuvre d'actions devant faire passer les opérations culturales avec un tracteur pour 100. 000 hectares en 2004 à plus de 2.800.000 hectares entièrement mécanisés correspondant à 40 % des terres agricoles cultivables ( essouchage, labour, semis, entretien et traitement) par an, avant 2015.

Dans le domaine de la maîtrise de l'eau, a-t-il expliqué, il s'agira de gérer les ressources conformément aux principes et normes de Gestion Intégrée des Ressources en Eau par des systèmes et équipements reproductibles par les bénéficiaires.

"Afin de s'affranchir des aléas climatiques, 100 % des ouvrages de retenue d'eau existants seront réhabilités et 50 % des besoins complémentaires construits à l'horizon 2015", a-t-il souligné.

Pour ce qui concerne les aménagements hydro-agricoles, a-t-il indiqué, les sites aménagés passent de moins de 1% en 2004 à 10% des potentialités à l'horizon 2015 soit 32.000 hectares aménagés et équipés.

"L'amélioration des voies d'accès des populations aux infrastructures socio-économiques passera de 35% en 2004 à 75% à l'horizon 2015. Cette amélioration contribuera à la réduction des coûts de transport pour une croissance économique qui doit soutenir la réduction de la pauvreté", a-t-il annoncé.

 

MALGRE SON ENORME POTENTIALITE, LE SECTEUR AGRICOLE BENINOIS RESTE PEU COMPETITIF

 

Ainsi, a-t-il regretté, malgré les atouts physiques et socio- économiques dont dispose le Bénin, le secteur agricole est encore confronté à un faible taux d'utilisation d'équipements agricoles, à la non maîtrise de l'eau et au mauvais état des pistes rurales, toutes choses qui rendent le secteur agricole très peu compétitif.

"Pour une superficie totale de terres agricoles disponibles estimée à plus de sept millions d'hectares, à peine 20 % sont exploités et seulement 1% des emblavures est mécanisé", a-t-il déploré, précisant qu'après un diagnostic approfondi de la situation de la mécanisation agricole, le gouvernement béninois a retenu une mécanisation progressive qui devra se faire par étapes à travers l'utilisation de la culture attelée, la mécanisation légère et la motorisation.

A cet effet, a-t-il indiqué, des offensives diplomatiques en direction de certains pays comme l'Inde, la Chine et la Lybie, ont abouti à la mise à disposition du Bénin, d'importants lots de matériels agricoles (tracteurs et accessoires, motoculteurs), et de même qu'un important programme de promotion de la mécanisation agricole est en exécution sur fonds propres du Bénin et vise à créer les conditions objectives de mise en oeuvre de la politique de mécanisation agricole.

S'agissant de la maîtrise de l'eau, a-t-il poursuivi, plusieurs programmes ont été conçus et mis en oeuvre au cours des dix dernières années.

"Dans ce cadre, plus de 200 ouvrages de retenue d'eau réalisés à des fins agricole et aquacole, ne servent pour la plupart qu'à l'abreuvement du cheptel", s'est-il réjouis.

Dans le domaine des aménagements des bas-fonds, il a estimé que l'exécutif béninois, a opté depuis 1980 pour une nouvelle stratégie d'hydro-agriculture qui privilégie la promotion de la petite irrigation.

"Les inventaires effectués en 2001 sur les aménagements hydro- agricoles, font état de 12.257 hectares de terres aménagées, dont respectivement 10973 hectares avec maîtrise partielle et 1284 hectares avec maîtrise totale", a-t-il souligné, précisant que ces aménagements ne représentent que 3,8 % du potentiel de terres irrigables estimé à 322.000 hectares (non compris le potentiel de la Pendjari et du Couffo) dont 205.000 hectares de bas-fonds et 117.000 hectares de plaines et vallées irrigables.

"Avec les dégradations observées dans le temps, les terres aménagées exploitables en 2004 font à peine 1% des potentialités", a-t-il regretté.

Pour ce qui concerne le transport rural, il a déploré le fait que les activités de mise en place des intrants et d'évacuation des produits agricoles à temps sont handicapées par le mauvais état des pistes de desserte rurale.

"Les efforts en cours n'ont permis de satisfaire qu'à hauteur de 35% des besoins estimés à plus de 15.000 km de pistes", a-t-il révélé.