"Après l'adoption par le président (de la République) Boni Yayi, en conseil des ministres, du décret d'application de la loi numéro 2011-20 du 12 octobre 2011, portant sur la lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin, le chef de l'exécutif béninois a aussi fait adopter le décret portant attributions, organisation et fonctionnement de l'Autorité nationale de lutte contre la corruption", a indiqué le secrétaire général du gouvernement béninois.
Il a fait savoir que, outre l'adoption de ces décrets, tous les membres de l'organe "Autorité nationale de lutte contre la corruption" ont été désignés. "La seule étape qui reste maintenant pour que cet organe devienne opérationnel est l'installation de ses membres, qui doivent prêter un serment devant le président de la Cour suprême du Bénin, avant leur entrée en fonction", a-t-il expliqué.
La loi numéro 2011-20 du 12 octobre 2011, portant sur la lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin, entrée en vigueur depuis novembre dernier, a prévu la création au Bénin, d'un organe dénommé "Autorité nationale de lutte contre la corruption".
Selon les dispositions de cette loi portant lutte contre la corruption au Bénin, l'Autorité nationale de lutte contre la corruption est composée de 11 membres à raison d'un inspecteur d'Etat, d'un communicateur, d'un sociologue, d'un inspecteur des banques, d'un magistrat ayant au moins quinze ans d'ancienneté, d'un expert comptable, d'un administrateur des impôts, d'un inspecteur des douanes, d'un spécialiste en passation de marché public et de deux officiers de police judiciaire.
"Ces membres de l'Autorité nationale de lutte contre la corruption sont soumis à une enquête de moralité et sont tenus de déclarer leurs biens avant leur nomination. Leur mandat est de trois ans renouvelable une fois", indique la même loi. Selon cette même source, "il est accordé à l'Autorité nationale de lutte contre la corruption, l'indépendance nécessaire, pour lui permettre d'exercer efficacement ses fonctions à l'abris de toute influence indue".
Au Bénin, selon une enquête réalisée conjointement par le gouvernement béninois et la Banque mondiale, les partis politiques et les services de douane sont au premier rang des secteurs les plus touchés par la corruption. "Sur les 971 personnes interrogés dans les ménages, 80% estiment que les partis politiques constituent le secteur qui entretient le plus la corruption. Viennent ensuite les douaniers (79%), l'administration des impôts (70%), les agents de police chargés de la réglementation de la circulation (62%)", révèle la même étude. Cette enquête qui a également travaillé sur une liste de 28 services de l'Etat révèle que les services douaniers recueillent une opinion défavorable de la part de la majorité des personnes interrogées (55%).
Les autres services dont les personnes interrogées ne sont pas satisfaites sont notamment, la justice (45%), la police routière (39%), les impôts et taxes, la police judiciaire, le service d'électricité, le service de fourniture d'eau, les travaux publics, les services d'éducation et les services de santé.