Cotonou (© 2025 Afriquinfos)- Au Bénin, l’exécutif n’a pas tardé à faire connaître sa position sur la question d’un éventuel troisième mandat attribué aux interprétations de la consultation du Tofâ lors des Vodun Days 2025. Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a clarifié la position du président Patrice Talon Face aux spéculations selon lesquelles le Tofâ aurait évoqué un troisième mandat pour lui.
Wilfried Léandre Houngbédji a été catégorique : « Je n’ai pas entendu le Tofâ parler de troisième mandat. » Il a insisté sur la nécessité de dissocier les traditions spirituelles des cadres institutionnels, rappelant que les décisions de l’État reposent sur la Constitution et non sur les pratiques divinatoires. « Je vous parle sur la base de la Constitution du Bénin, sur la base des textes de loi qui fondent notre vivre ensemble », a-t-il déclaré, en écartant toute influence du Tofâ sur les choix politiques du gouvernement.
Le porte-parole du gouvernement a fermement rappelé que la Constitution béninoise interdit à un président de briguer plus de deux mandats au cours de sa vie. « Rien n’a changé. La Constitution est toujours en vigueur, et le président Talon n’a aucune envie de prolonger d’un jour son bail à la tête du pays », a-t-il affirmé. Il a également souligné que cette disposition constitutionnelle reste un pilier fondamental du régime démocratique béninois. « Le débat sur un troisième mandat ou un mandat supplémentaire n’existe pas », a-t-il ajouté, mettant un terme aux interprétations sur ce sujet.
Le porte-parole a conclu en réaffirmant l’engagement du président Talon et de son gouvernement à servir la République dans le strict respect des lois en vigueur. « Nous avons envie de grandir, d’être les meilleurs en tout ce que nous faisons », a-t-il déclaré, invitant les citoyens à se concentrer sur l’avenir du pays plutôt que sur des débats stériles. Avec cette déclaration, le gouvernement met un point final à toute controverse liée au Tofâ et rappelle que le développement et la stabilité du Bénin restent au cœur des priorités.
Le Fâ demande le maintien de Patrice Talon au pouvoir
Le signe principal révélé par la consultation du Fâ pour l’année 2025 au Bénin, est le Fu Yèku . Selon David Koffi Aza, prêtre du Fâ et membre du comité des rites, ce signe recommande, entre autres, le maintien du chef de l’État au pouvoir pour éviter une catastrophe.
« Ce que je dis, je l’assume. Si nous faisons tout pour que le président parte en 2026, que ce soit les mouvanciers ou les opposants, nous allons tous le regretter. Il faut le noter », a indiqué David Koffi Aza dans son interprétation du signe révélée par le Tofâ 2025. En d’autres termes, il laisse entendre que le président Patrice Talon doit continuer à gouverner le pays au-delà de 2026, date qui marque la fin de son mandat selon les règles constitutionnelles.
« Fu Yèku , quand il vient, son lèdjigbé (sa parole de prééminence) dit : « L’intrépide que je suis est au seuil de la porte, aucun animal ne peut traverser l’intrépide ». Le Fâ dit par là que celui qui est au seuil de la porte est un intrépide, un intransigeant, et qu’il n’y a que lui qui peut rester là, pour le moment, pour assumer. Parce que, pour le Fâ, le pays est arrivé à un niveau où il faut un homme fort, sans état d’âme, pour nous permettre de traverser les menaces qui se préparent ou qui sont en cours », a expliqué le prêtre Fâ sur TVC.
David Koffi Aza reconnaît qu’il s’agit d’un signe politique, ce qui dérange même les Bokônon (prêtres du Fâ). Le Fâ, en recommandant un troisième mandat, ne va-t-il pas à l’encontre de la Constitution ? David Koffi Aza ne partage pas cette lecture. « Je ne dis pas que le Fâ est anticonstitutionnel. Le Fâ n’a rien à voir avec la Constitution. Le Fâ dit ce qui doit être. La Constitution dispose de ce qui peut être. Chacun joue son rôle », a-t-il déclaré.
Depuis son élection pour le compte du second mandat en 2021, Patrice Talon a à plusieurs reprises affirmé son attachement au respect de la Constitution, qui limite le mandat présidentiel à deux termes. Il avait clairement déclaré que selon la constitution modifiée sous son impulsion, nul au Bénin ne peut faire plus de deux mandats présidentiels au cours de sa vie. A ce jour et malgré des supputations, il est très vraisemblable que le président restera fidèle à ses engagements, ce qui consoliderait une tradition démocratique encore fragile dans la région. « Aucun vivant au Bénin ne peut faire plus de deux mandats en qualité de président de la République…Personne au Bénin ne pourra le faire, à commencer par moi-même. Tant que cette phrase demeure dans la Constitution, il n’y a aucune raison qu’on me soupçonne de vouloir faire comme tout le monde, comme ça se passe ailleurs », avait-il déclaré en février 2024.
V. A.