"Pour atteindre cet objectif, l'exécutif béninois prévoit d'augmenter la production d'ananas du niveau actuel de 150.000 tonnes à 600.000 tonnes en 2015, de promouvoir la transformation locale de l'ananas et de faciliter l'accès de l'ananas béninois et de ses dérivés aux marchés régionaux et internationaux", a expliqué le Dr Idrissou Touré Yacoubou.
A terme, il est envisagé l'exportation de l'ananas par voie maritime en vue d'améliorer la balance commerciale du Bénin, a-t- il indiqué.
Pour ce responsable du département de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, l'intérêt que suscite la culture d'ananas depuis quelques années induit des besoins de plus en plus grands en rejets sains et vigoureux.
"L'épuration des anciennes variétés et l'introduction de variétés plus performantes deviennent alors indispensables. A cet égard, la recherche mettra l'accent sur les travaux d'amélioration variétale", a-t-il expliqué, annonçant les mesures envisagées par le gouvernement béninois pour faciliter l'accès des producteurs aux rejets de qualité.
"Pour soutenir efficacement l'opération de mise en place auprès des producteurs de rejets d'ananas de variété "Cayenne lisse" engagée dans six départements du Sud-Bénin, un laboratoire de multiplication rapide de rejets d'ananas sera installé", a-t-il annoncé.
Outre l'accès des producteurs aux intrants, notamment rejets de qualité, engrais et produits phytosanitaires, les actions envisagées portent, également sur l'accès des transformateurs à des formations sur les techniques de transformation, le respect des normes de qualité, la formation des promoteurs à l'utilisation et à la gestion des équipements de transformation.
"Les expériences développées par certains opérateurs privés en matière d'unités de séchage de fruits et unités d'extraction de jus seront valorisées et généralisées", a-t-il ajouté.
Selon une récente étude réalisée par le ministère béninois de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, les conditions édaphiques et climatiques du Sud- Bénin sont propices à la culture de l'ananas et lui confèrent de bonnes qualités organoleptiques qui donnent un label à l'ananas béninois.
"Malgré ces atouts la production d'ananas se trouve handicapée par les problèmes d'instabilité de la main d'oeuvre, de non disponibilité d'intrants spécifiques, d'insuffisance de matériel végétal performant, d'emballage et de référentiel technico- économique", note l'étude
Toutefois, cette même source explique qu'un regain de production d'ananas s'observe (110.000 tonnes en 2004 à 150.000 tonnes en 2006) à travers l'extension de sa culture dans de nouvelles zones géographiques ainsi que l'augmentation des flux transfrontaliers par transactions informelles vers des pays voisins comme le Nigeria, le Burkina Faso et le Niger.
"Ce regain augure de bonnes perspectives quant à l'augmentation de la production et de l'exportation, ainsi que l'amélioration des dérivés de transformation locale", précise la même étude.