Bénin: Les enseignants grévistes n’ont pas cédé devant les forces vives de la nation

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Les responsables des grévistes, qui revendiquaient le bénéfice d'une mesure d'augmentation de leurs salaires de 25 % accordée aux agents de l'Etat, en août dernier, ont indiqué qu'ils ne pouvaient pas décider de mettre fin au mouvement de grève sans s'en référer au préalable à leurs militants à la base qui décideront de la suite à donner à la requête des corps constitués de la nation qui leur ont demandé la reprise immédiate des cours.

Lors des discussions, qui se sont déroulées sous la direction du chef de l'Etat béninois, Boni Yayi, en personne, le gouvernement a rappelé aux enseignants grévistes qu'ils avaient déjà bénéficié d'une augmentation de salaire de 25 %, en mars 2010, sous forme d'incitation à la fonction enseignante. La récente augmentation de salaire décidé par le gouvernement en août 2011 apparaît comme une harmonisation de la mesure d'augmentation de salaire à tous les fonctionnaires de l'Etat.

"Cette grève ne se justifie pas", a déclaré Boni Yayi aux responsables syndicaux.

"J'ai toujours manifesté un amour paternel à l'endroit des enseignants. Je vous demande d'être sensibles. Ne lâchez pas les enfants", a-t-il longuement plaidé.

Le gouvernement a, une fois encore, refusé de prendre des engagements fermes demandés par les responsables syndicaux qui revendiquent une allocation spéciale d'incitation à la fonction enseignante, qui pourrait représenter une rémunération spécifique et propre aux enseignants et non susceptible de généralisation aux autres fonctionnaires.

Le gouvernement a expliqué son refus par la nécessité pour le Bénin de respecter les normes communautaires au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui impose un ratio maximum entre la masse salariale et les recettes fiscales de chaque pays membre. Le gouvernement met également en avant des accords conclus par le Bénin avec la communauté financière internationale, dont le FMI.

Les assemblées générales des enseignants grévistes pourraient se tenir dans les jours à venir pour examiner les doléances du gouvernement et des corps constitués de la nation afin d'éviter l'invalidation de l'année scolaire 2011-2012, qui est déjà largement entamée par deux mois de grève.