Selon cet enseignant chercheur à l'Université de d'Abomey-Calavi de Cotonou, la quasi-totalité des pays de la sous-région ouest-africaine offre de nombreux signes d'instabilité politique durable.
"Certains pays de la sous-région ouest-africaine sont en proie à des conflits non encore apaisés, d'autres, avec l'appui de la communauté internationale, cherchent avec beaucoup de difficultés la voie de la paix, d'autres encore connaissent des soubresauts qui témoignent des multiples séquelles des périodes d'exception", a-t-il souligné, précisant que même le Sénégal qui a connu une évolution relativement stable avec une alternance démocratique pacifique affiche depuis quelques temps des indicateurs d'une instabilité dont l'avenir dévoilera toutes les dimensions.
Pour ce politologue béninois, dans les pays ravagés par les conflits armés, le processus démocratique se trouve handicapé par plusieurs facteurs qui conditionneront sans doute pendant longtemps encore l'évolution d'ensemble de la société.
"La cristallisation des identités ethniques ou régionales que les conflits ont engendrée a dénaturé le caractère de la compétition politique entre les acteurs", a-t-il regretté, déplorant que la compétition entre ces derniers qui devait se dérouler autour de projet de société fondé sur l'inclusion des divers segments de la communauté nationale, qui se réduit à un combat pour l'exclusion de l'autre.
"Le désastre économique provoqué par la guerre, la déstructuration du tissu social du fait des déplacement forcés sans compter la violence généralisée, ont favorisé encore plus les tendances à l'exclusion mutuelle des acteurs", a-t-il fait remarquer, soulignant que dans un tel contexte de méfiance systématique, l'épanouissement du débat démocratique ne peut que devenir un leurre.