Une centaine de médias internationaux, autant de délégations d’Églises particulières et plus d’un demi-million de pèlerins sont attendus à Cotonou pour accueillir le chef spirituel des catholiques, dont ce sera le vingt-deuxième voyage apostolique hors d’Italie, le deuxième en Afrique, depuis son avènement en avril 2005.
Benoît XVI s’était rendu du 17 au 23 mars 2009 au Cameroun et en Angola. Pour sa visite au Bénin, il est porteur d’un message pour toute l’Afrique. Il remettra en effet aux représentants de l’ensemble des conférences épiscopales du continent « l’Exhortation apostolique » du Synode pour l’Afrique qui s’est tenu en octobre 2009 au Vatican. Ce document conditionnera le comportement des catholiques, africains ou non, pour les années à venir.
Le Souverain pontife profitera de son séjour pour célébrer le « Jubilé des 150 ans de l’évangélisation du Bénin », un pays où cohabitent sans accroc majeur de fortes minorités chrétiennes et musulmanes avec une majorité animiste. Ce sera aussi, pour lui, l’occasion de commémorer « l’inoubliable souvenir » d’un célèbre enfant du pays, le cardinal Bernardin Gantin, décédé en 2008 à l’âge de 86 ans. Ce dernier fut le premier cardinal africain ayant accédé aux plus hautes fonctions au sein de la curie romaine : Secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, Vice-président, puis Président du Conseil pontifical Justice et Paix, Vice-président, puis Président du Conseil pontifical Cor unum, Préfet de la Congrégation des évêques (Ministre de l’Intérieur du Vatican), Président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Il fut même doyen du Collège cardinalice, de 1993 à 2002.
Dans le détail, Benoît XVI quittera l’aéroport Fiumicino de Rome tôt dans la matinée du vendredi 18 novembre pour Cotonou, où il célèbrera, le jour même, une messe à la Cathédrale Notre-Dame-de-Miséricorde. Le lendemain, samedi 19 novembre, il dira une « messe privée » dans la chapelle de la Nonciature, avant de rencontrer les officiels, les représentants des corps constitués, du corps diplomatique et les chefs des principales religions. Il rendra une « visite de courtoisie » au Président béninois, Thomas Yayi Boni, avant de prendre la route, installé dans son papamobile, pour Ouidah, à une quarantaine de kilomètres plus à l’ouest.
Sur place, il s’inclinera devant la tombe du cardinal Gantin dans la chapelle du Séminaire Saint-Gall, prononcera un discours devant les prêtres, les séminaristes, les religieux et les fidèles laïcs, visitera la Basilique de l’Immaculée Conception, avant de procéder à la signature de « l’Exhortation apostolique » post-synodale.
De retour à Cotonou, en milieu d’après-midi, il se rendra au foyer « Paix et joie » des missionnaires de la Charité et dira une prière pour les enfants à la paroisse Sainte-Rita, avant de dîner à la nonciature avec les évêques du Bénin et sa suite.
Au cours de son dernier jour à Cotonou, Benoît XVI prononcera une homélie dans l’immense « Stade de l’Amitié » à l’occasion de la remise de « l’Exhortation apostolique » aux évêques d’Afrique. Il déjeunera avec les membres du Conseil spécial pour l’Afrique de la Secrétairerie générale du synode des évêques, avant de prendre congé de ses hôtes en milieu d’après-midi.
Au terme de ce voyage, les Béninois pourront s’enorgueillir d’avoir reçu un pape pour la troisième fois de leur histoire. Jean-Paul II, le prédécesseur de Benoît XVI, s’était rendu une première fois au Bénin en février 1982. Il y était revenu en février 1993 pour commémorer la date anniversaire de l’ordination, trente-six ans plus tôt, du futur cardinal Gantin. Il en avait profité pour ordonner 11 diacres.
Par Francis Kpatindé
