"Nous devons nous efforcer de préserver la culture, mais abandonner les pratiques néfastes", a souligné M. Ban, en précisant : "Aucun motif tenant au développement, à la religion ou à la santé ne saurait justifier qu'une fille ou une femme soit excisée ou mutilée … D'aucuns diraient qu'il s'agit d'une tradition. N'oublions pas que cet argument peu convaincant a également été utilisé pour défendre l'esclavage, les 'crimes d'honneur' et d'autres pratiques inhumaines".
Les mutilations génitales féminines causent un préjudice grave aux femmes qui les subissent. Elles ont des effets immédiats et à long terme sur la santé, qui se manifestent par des douleurs chroniques, des infections, de l'incontinence et parfois des complications mortelles lors de la grossesse et de l'accouchement, selon l'Organisation des Nations Unies.
Ces pratiques régressent dans presque tous les pays, mais le problème reste répandu. D'après les estimations, plus de 125 millions de filles et de femmes vivant aujourd'hui dans 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient, là où les mutilations génitales féminines sont particulièrement fréquentes et où il existe des données, auraient été excisées, peut-on lire sur le site de l'ONU.
" Si la tendance se maintient, dans le monde entier, quelque 86 millions de jeunes filles risquent de subir cette pratique, sous une forme ou une autre, d'ici à 2030. L'Amérique du Nord, l'Asie, l'Europe et les autres régions ne sont pas épargnées ; elles doivent également faire preuve de vigilance", a dit le Secrétaire général et a fait remarquer : "Heureusement, l'action que nous menons à l'échelle mondiale pour mettre fin à cette pratique néfaste laisse présager des avancées encourageantes".
Dernièrement, l'Ouganda, le Kenya et la Guinée-Bissau ont adopté des lois visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines. En Éthiopie, des responsables ont été arrêtés, jugés et sanctionnés, sous le projecteur des médias, ce qui a sensibilisé l'opinion publique, indique le site de l'ONU.
"Tous les États d'Afrique se sont portés coauteurs de la résolution historique par laquelle l'Assemblée générale a proclamé cette Journée internationale, adoptée à l'unanimité par les États Membres de l'Organisation. Voilà un bel exemple de ce qui peut se passer quand les Nations Unies font bloc pour défendre les droits de l'homme dans toute leur universalité", a déclaré M. Ban. "Le véritable défi, maintenant, est de donner tout son sens à cette Journée en la mettant à profit pour mobiliser les populations, obtenir des avancées sur les plans juridique et pratique, et aider les filles et les femmes qui ont subi ou risquent de subir des mutilations génitales féminines", a-t-il conclu.