Attentat jihadiste de Grand-Bassam de 2016: Pourvoi en cassation de la défense pour tempérer la lourde condamnation?

Afriquinfos Editeur
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Les quatre accusés de l'attentat de Grand Bassam en 2016, escortés par des policiers, arrivent à la cour d'appel du tribunal d'Abidjan, pour le verdict de leur procès en appel, le 14 février 2025 à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

La Cour d’appel d’Abidjan a confirmé vendredi 14 février 2025 la condamnation à perpétuité de quatre accusés dans le procès de l’attentat jihadiste de Grand-Bassam en 2016, pour l’aide qu’ils ont apportée aux assaillants. Leurs avocats ont annoncé se pourvoir en cassation.

Cette attaque jihadiste perpétrée le 13 mars 2016 dans cette station balnéaire proche d’Abidjan, la première en Côte d’Ivoire, avait fait 19 morts dont quatre Français. Sidi Mohamed Kounta, Hantao Ag Mohamed Cissé, Mohamed Cissé et Hassan Barry étaient accusés d’avoir notamment hébergé des auteurs de l’attaque. Et d’avoir aidé au repérage des lieux de cette ville balnéaire. Ils sont reconnus coupables de « complicité d’assassinat », « complicité de tentative d’assassinat », « actes terroristes ».

Les accusés de l’attentat de Grand-Bassam en 2016, Hantao Ag Mohamed Cissé (2e g), Sidi Mohamed Kounta (3e g), Mohamed Cissé (g) et Hassan Barry (d) à la Cour d’appel d’Abidjan, pour le verdict de leur procès en appel, où ils sont condamnés à la perpétuité, le 14 février 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Le juge a toutefois prononcé l’acquittement des faits de « détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre » pour les quatre hommes, conformément à la demande du procureur. M. Kounta s’est effondré en larmes en apprenant le verdict. Emmené par des militaires à la fin de l’audience, il a lancé: « Je ne suis pas un terroriste, je déteste les terroristes »! Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d’assaut plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur des clients en terrasse avant d’être abattus par les Forces de sécurité ivoiriennes.

Les quatre hommes font partie des dix personnes condamnées en première instance à la même peine en décembre 2022. Les six autres avaient été condamnées par contumace, car en fuite comme le cerveau présumé de l’attaque Kounta Dallah, ou détenues au Mali.

« Les faits de complicité d’assassinat et d’actes terroristes ne sont pas avérés (…) il n’a pas été démontré qu’une aide, une assistance a été portée », a déclaré à la presse Me Térémé Diaby, l’une des avocates de la défense, annonçant un pourvoi en cassation. Selon elle, les accusés n’avaient « pas connaissance » d’un « projet terroriste ».

Outre les quatre Français, neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée avaient été tués et 33 personnes blessées lors cet attentat revendiqué par AQMI (branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique).

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