Arabie saoudite : La chute des prix du pétrole entraine des réactions mitigées

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Les cours de l’or noir ont perdu environ 50% de leur valeur depuis la mi-juin, grevés par l’abondance de l’offre, le renforcement du dollar et la faiblesse de la demande.  Le ministre émirati de l’Energie, Suhail al-Mazrouei, a été catégorique en affirmant que l’Opep, qui assure le tiers des approvisionnements mondiaux en brut, n’allait prendre aucune initiative pour soutenir les prix.

« Nous n’allons pas interférer dans les fondamentaux du marché et entreprendre une quelconque action qui sera un correctif de court terme », a-t-il dit.

« Nous avons besoin de six mois » pour évaluer le marché et « même si rien ne se passe lorsque nous nous rencontrons dans six mois, nous ne changerons pas notre position », a-t-il prévenu.

Le ministre irakien du Pétrole, Abdel Abdelmahdi, a lui aussi écarté la tenue d’une réunion extraordinaire de l’Opep.

« Nous devons attendre et voir les réactions du marché et des autres pays », a-t-il dit, indiquant s’attendre à une stabilisation des prix à 60 dollars le baril.

L’Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis et l’Irak pompent quelque 20 millions de barils (mbj), soit les deux-tiers de la production des douze membres de l’Opep.

Le cartel a décidé fin novembre à Vienne de maintenir à 30 mbj son plafond de production, contribuant à l’effondrement des cours.

« L’Arabie saoudite ne va certainement pas réduire sa production même si des pays non membres de l’OPEP diminuaient la leur, a déclaré le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, lors d’un forum arabe sur l’énergie.

Décision que partage son homologue koweïtien Ali al-Omair qui s’est montré tout aussi intransigeant. « Je ne pense pas que nous avons besoin de réduire. Nous avions donné une chance aux autres et ils n’étaient pas disposés à le faire » a-t-il affirmé ajoutant que « L’Opep ne va pas réduire son offre ». Selon lui, « rien ne se passera jusqu’au mois de juin et il n’y aura pas de réunion extraordinaire »,

Des ministres du Golfe ont accusé les producteurs hors Opep d’être responsables de la chute des prix mais se sont déclarés optimistes quant à un rebond des cours.

« Une des principales raisons de la chute des prix est la production irresponsable de certains producteurs hors de l’organisation (Opep) », a déclaré M. Mazrouei, le ministre émirati de l’Energie.

Pour sa part, le Saoudien Nouaïmi a déploré aussi « un manque de coopération de la part des principaux producteurs hors Opep, des informations erronées et la cupidité des spéculateurs ».

L’Iran, membre de l’Opep, et la Russie, dont les économies dépendent largement de leurs recettes pétrolières, ont évoqué un complot tendant à maintenir des prix bas sur les marchés pétroliers.

L’impact de la dégringolade des cours affecte sévèrement  les six monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar et Oman), qui pompent 17,5 millions de barils par jour.

Avec les prix actuels, elles pourraient perdre jusqu’à 350 milliards de dollars par an, soit la moitié de leurs productions.

A. Lamy