Antonio Guterres toujours très actif pour sauver la première République noire au monde des gangs criminels!

Afriquinfos Editeur
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New-York (© 2023 Afriquinfos)- La situation en Haïti nécessite le déploiement «urgent» d’une force multinationale de «police» et de «militaires» pour lutter contre les gangs armés dans ce pays des Caraïbes, selon un courrier d’Antonio Guterres au Conseil de sécurité dévoilé ce 16 août mercredi 2023.

«Je continue d’appeler les États membres à déployer une force multinationale qui ne soit pas des Nations Unies, composée de forces spéciales de police avec l’appui d’unités militaires, fournies par un ou plusieurs pays, qui puissent coopérer avec le gouvernement de Haïti, avec la bienveillance du Conseil de sécurité», écrit Antonio Guterres dans une lettre de 12 pages.

Tenter de «régler la situation sécuritaire en Haïti demande de prendre un ensemble de mesures coercitives pour faire appliquer la loi, dont le recours effectif à la force dans des opérations de police ciblées contre des gangs lourdement armés», fait valoir le secrétaire général de l’ONU.

Antonio Guterres et le premier ministre haïtien Ariel Henry appellent depuis des mois à une intervention internationale pour soutenir la police locale. Les gangs contrôlent environ 80% de la capitale Port-au-Prince et les meurtres, viols, enlèvements contre rançon et vols à main armée sont quotidiens.

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Fin juillet, le Kenya a annoncé être prêt à prendre la tête de cette force multinationale et à déployer 1000 policiers «pour aider à former et aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays et à protéger les installations stratégiques». Une proposition nécessite toutefois un feu vert du Conseil de sécurité, même si cette force armée internationale ne serait pas dépêchée sous drapeau de l’ONU.

L’annonce kényane a reçu le soutien des États-Unis, qui président courant ce mois d’août le Conseil de sécurité. Washington s’est d’ailleurs engagé auprès de Nairobi, il y a deux semaines à dégager des ressources, sans être plus précis, et à déposer «dans un proche avenir», avec l’Équateur, une résolution d’autorisation devant le Conseil.

Antonio Guterres a salué dans son courrier l’initiative du Kenya pour cette force, dont Haïti a besoin de «manière urgente», et le soutien exprimé de plusieurs États des Caraïbes: Bahamas, Jamaïque, Antigua-et-Barbuda. «Nous espérons que d’autres pays vont également se manifester (…) et que le Conseil de sécurité va avancer suivant les recommandations du secrétaire général», a insisté mercredi son porte-parole adjoint Farhan Haq.

Haïti traverse aussi une terrible crise humanitaire, économique et politique et aucune élection n’a eu lieu depuis 2016.

Dans un rapport paru le 14 août, Human Rights Watch alerte sur « l’augmentation des abus violents » des gangs armés dans la capitale, Port-au-Prince. L’ONG s’alarme de l’inaction de l’État et de la communauté internationale.

Plusieurs milliers d’habitants ont fui mardi 15 août les rues fracassées du quartier de Carrefour Feuilles, dans le sud de Port-au-Prince, la capitale de Haïti. La veille, ces habitants avaient manifesté contre l’insécurité, alors que près de 80 % de la capitale est contrôlée par des bandes armées.

Haïti a eu son indépendance le 1er janvier 1804, et est devenue la 1ère République noire libre du monde. Ancienne colonie française de Saint-Domingue, elle a acquis un fort statut symbolique.

V.A.