Paris (© 2023 Afriquinfos)- Pour cette semaine du 15-19 mai 2023, Afriquinfos.com publie une revue de presse de l’actualité africaine. Au menu des informations : la journée de lutte contre l’homophobie, une enquête mettant en cause l’armée française dans l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois, le procès pour viols contre l’opposant Sonko, le Massacre de Moura ainsi que la tuerie au Nigeria ayant coûté la vie à des ressortissants américains.
Lutte contre l’homophobie sur le continent
‘’La Namibie pourrait bientôt reconnaître les mariages homosexuels conclus à l’étranger’’, titre Rfi Afrique qui détaille : ‘’Le mariage des homosexuels est interdit en Namibie, mais la Cour suprême vient de juger que le gouvernement namibien devait reconnaître les unions de personnes de même sexe conclues à l’étranger’’.
D’après la même source, ‘’la Cour suprême de Namibie avait été saisie par un couple de femmes, une Namibienne et une Allemande, qui s’étaient mariées en Allemagne, et par un couple d’hommes, un Namibien et un Sud-Africain, qui s’étaient unis en Afrique du Sud, le seul pays d’Afrique où le mariage homosexuel est légal.
Toutefois explique le medias ‘’le gouvernement de Windhoek refusait de donner aux époux non-namibiens le droit de résider dans le pays en se basant sur le fait que le mariage homosexuel y était interdit. La Cour suprême a jugé qu’« exclure les époux ou épouses étrangères alors que le mariage avait été légalement conclus enfreignait leurs droits à la dignité et à l’égalité », étant donné qu’une loi autorise les conjoints étrangers à s’installer en Namibie’’.
‘’Cette décision est une avancée vers la reconnaissance du mariage homosexuel dans ce pays, où une loi réprime toujours l’homosexualité, sans être appliquée. En contraste total avec l’Ouganda, où une nouvelle loi prévoyant de punir l’homosexualité de la réclusion criminelle à perpétuité, voire de la peine de mort, est sur le point d’être promulguée. Plus de la moitié des États criminalisant l’homosexualité se trouvent en Afrique. Ils sont 32 à ce jour sur le continent’’, commente également Rfi.
Mais au ‘’Kenya’’ des réfugiés LGBTQ sont ‘’victimes de violations graves des droits humains, selon Amnesty’’, informe pour sa part AFRICA RADIO
‘’Les personnes LGBTQ+ dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, sont victimes de violations graves des droits humains, y compris de viols, affirment vendredi dans un rapport deux ONG, dont Amnesty International, pointant du doigt l’inaction des autorités.
Ce rapport met en lumière « la discrimination et la violence extrêmes » auxquels sont confrontés « plusieurs centaines » de personnes LGBTQ+ vivant dans ce camp qui accueille 200.000 réfugiés et demandeurs d’asile dans le nord-ouest du Kenya. Elles se retrouvent victimes de « crimes de haine, des actes de violence, y compris des viols, et d’autres graves atteintes aux droits humains », soulignent dans un communiqué Amnesty International et la National Gay and Lesbian Human Rights Commission (NGLHRC), ONG basée dans la capitale kényane Nairobi, qui ont interrogé 41 personnes entre 2018 et février 2023. Parmi elles : Esther, lesbienne de 41 ans, a raconté avoir été violée deux fois en 2018 dans le camp, la première fois par deux hommes la menaçant d’un couteau et la deuxième fois par quatre hommes lors d’un cambriolage « en présence de son fils de sept ans ». Ces violations sont commises « presque en toute impunité, compte tenu de l’inaction des autorités », estiment les deux organisations, affirmant que le camp « n’est toujours pas sûr » pour les LGBTQ+. « Alors que la Constitution protège la vie et la dignité de toutes les personnes, les demandeurs d’asile LGBTQ+ subissent une discrimination ainsi que le comportement homophobe ou transphobe de responsables gouvernementaux, de la police et d’autres services », déclare Irungu Houghton, directeur exécutif d’Amnesty International au Kenya. « Cela se traduit souvent par un retard dans le traitement de leur demande d’asile, par un harcèlement, de violentes attaques homophobes, des menaces, des actes d’intimidation, et par des possibilités très restreintes d’intégration dans le pays ou de réinstallation dans un pays tiers », ajoute-t-il. Amnesty International et la NGLHRC exhortent le gouvernement kényan à « garantir sans délai la sécurité physique et psychologique de toutes les personnes demandeuses d’asile ou réfugiées du camp » LGBTQ+ à Kakuma’’ écrit le media.
Sur son site d’information, l’ONUSIDA ‘’enjoint à tous les pays à décriminaliser l’homosexualité, car c’est une étape vitale pour garantir la santé de toutes les personnes’’. L’institution dit compter ‘’ dans le monde entier, 67 pays qui criminalisent encore les rapports entre personnes du même sexe et cette pratique est passible de la peine de mort dans 10 États. 20 pays criminalisent la diversité des genres. Ce type de lois nuit à la santé publique générale et coûte des vies. La santé publique et les droits humains sont étroitement liés’’.
‘’Selon l’ONUSIDA, dans les pays où les rapports sexuels entre personnes du même sexe sont criminalisés, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays où ce type de rapports n’est pas criminalisé. Ce risque est même 12 fois plus élevé lorsque des poursuites judiciaires ont été intentées récemment’’, lit-on sur le site des Nations Unies.
Enlèvement du journaliste Olivier Dubois : l’armée française mise en cause pour son inaction
‘’Prise d’otage d’Olivier Dubois au Mali: l’armée française a suivi le journaliste jusqu’à son enlèvement, le rôle trouble du fixeur’’, a annoncé Rfi
‘’Olivier Dubois a été libéré le 20 mars dernier, après deux années de captivité aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda au Maghreb islamique. Il avait été enlevé à Gao, dans le nord du Mali, où il devait interviewer un chef jihadiste. Notre enquête révèle qu’au moment de son enlèvement, l’armée française suivait pas à pas ses préparatifs, à son insu, depuis plusieurs mois. Des témoignages mettent aussi en lumière le rôle trouble du « fixeur » du journaliste français et les conditions risquées de son reportage’’, mentionne le media dans une enquête publiée sur son site.
‘’Mali : l’armée française a-t-elle utilisé Olivier Dubois pour arrêter un chef jihadiste ?’’s’interroge pour sa part le site Apanews, qui souligne : ‘’Une enquête de quatre médias français, publiée entre le 16 et 17 mai 2023, révèle la stratégie des militaires français.
Le 8 avril 2021, Olivier Dubois a été enlevé à Gao, dans le Nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). Le journaliste français était censé s’entretenir avec un cadre de la filiale sahélienne d’Al Qaïda au Maghreb islamique.
Un rendez-vous qu’il a préparé avec l’aide d’un « ami » touareg que des médias français qui ont eu accès au contenu de l’enquête ouverte à Paris à partir de mai 2021 sur le kidnapping du journaliste, ont surnommé « Kader » pour des raisons sécuritaires. Mais il se trouve que le « fixeur » collaborait avec l’armée française. Par conséquent, il a fait remonter les informations relatives aux préparatifs de l’entrevue entre Olivier Dubois et Abdallah ag Albakaye.
Ce dernier, alors émir de la localité de Talataye, était dans le viseur des Français dans un contexte de traque des chefs jihadistes liés à Al Qaïda ou à l’État islamique dans la région sahélienne.
Selon RFI, TV5 Monde, Libération et Le Monde qui ont conjointement travaillé sur ce dossier, les autorités françaises avaient des raisons de craindre un enlèvement du journaliste le jour de son rendez-vous avec le chef jihadiste. Pourtant, M. Dubois n’a jamais été alerté sur cette éventualité. Tout au plus, l’ambassade française à Bamako, qu’il a informée de son déplacement au moment de prendre son vol pour Gao, lui a signifié que la zone était fortement déconseillée. Ni plus, ni moins.
La question est donc de savoir si l’armée française a voulu faire d’Olivier Dubois un appât pour atteindre Abdallah Ag Albakaye ? Si une opération n’a jamais été envisagée, il est presque sûr qu’il était prévu de localiser le jihadiste à travers un dispositif placé dans le téléphone de « Kader » qui, finalement, a été écarté comme interprète par l’entourage d’Ag Albakaye.
Ce qui fait que lorsqu’il s’est rendu dans le VIIe arrondissement de Gao, Olivier Dubois, après être monté dans un pick-up avec quatre hommes, n’est revenu que près de deux ans après au lieu des 45 minutes que devait durer son interview avec le chef jihadiste’’.lit-on sur le site Apanews.
‘’Enlèvement du journaliste Olivier Dubois : qu’est-il reproché à l’armée française, mise en cause par plusieurs enquêtes ? S’interroge différemment Franceinfo’’
Selon le medias, il n’aurait ‘’Pas eu de moyens déployés pour protéger Olivier Dubois’’
‘’Rien n’est mis en œuvre pour protéger le journaliste qui se jette dans la gueule du loup, selon l’enquête des quatre médias. D’après Le Monde, l’enquête de l’inspection générale des armées (IGA) publiée en septembre 2021 révélera que le commandant de la force Barkhane a bien suggéré à Joël Meyer, l’ambassadeur de France à Bamako, » dans la soirée du 7 avril, de conduire une manœuvre visant à empêcher le déplacement du journaliste à Gao, en s’appuyant éventuellement sur les services maliens ». Mais le quotidien précise que « cette alerte ne donnera pas lieu à la concrétisation d’une manœuvre d’entrave », pour des raisons inconnues, explique Franceinfo
Pour le média 20 min, ‘’l’enquête révèle que les militaires français de la force Barkhane présents au Mali à cette époque étaient au courant des risques d’enlèvement du journaliste français et qu’ils n’auraient pas tenté de l’éviter.
‘’Interviewer un émir d’Al-Qaida au Sahel était un projet à haut risque. Mais ça n’a pas empêché Olivier Dubois de poursuivre l’entreprise en espérant pouvoir en ressortir un travail journalistique d’exception. Son audace lui coûtera cher : pendant près de deux ans, il est resté otage du groupe djihadiste. Pourtant, selon les révélations d’une enquête conjointe de plusieurs médias, publiée mardi, l’armée et les services de renseignements français n’ont apparemment engagé aucune manœuvre pour empêcher cette prise en otage alors qu’ils étaient au courant des risques. Selon Arnaud Froger, chef du bureau d’enquêtes à Reporter sans frontières (RSF) « ce n’est pas juste un manque de lucidité, c’est un manquement. »’’, détaille le site.
Le procès pour viols contre l’opposant Sonko
‘’Sénégal : le procès pour viols contre l’opposant Sonko renvoyé dans un contexte de troubles’’, informe France 24.
Le media indique que ‘’la justice sénégalaise a décidé, mardi, le renvoi au 23 mai du procès pour viols contre l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024. La veille, des affrontements et des actes de saccage avaient eu lieu, notamment à Ziguinchor, fief d’Ousmane Sonko, et dans la région de Dakar’’.
‘’Ousmane Sonko n’était pas au tribunal ce mardi 16 mai. Il avait décidé d’ignorer la convocation des juges, instrumentalisés selon lui. Mais l’un de ses avocats, maître Cheikh Khoureyssi Ba, explique l’absence de son client à l’ouverture du procès par un problème de convocation et parce qu’il a craint pour sa sécurité’’, a de son côté précisé la Deutche Welle qui souligne que son avocat, maître El Hadj Diouf, réfute la thèse d’Ousmane Sonko selon laquelle cette affaire a pour seul objectif de l’écarter de la présidentielle de 2024.
Le Monde Afrique indique qu’: ‘’Accusé de viols, le maire de Ziguinchor et principal opposant à Macky Sall ne s’est pas présenté devant les juges, qui ont renvoyé le procès au 23 mai’’, informe pour sa part Le Monde Afrique. Cependant, détaille la même source : ‘’Habillée d’une élégante robe blanche brodée de fleurs, Adji Sarr est arrivée d’un pas confiant dans la salle 4 du palais de justice de Dakar, au Sénégal, mardi 16 mai. La plaignante était très attendue. Depuis qu’elle a porté plainte contre Ousmane Sonko, le principal opposant au président Macky Sall, pour viols en février 2021, elle est au centre des attentions’’.
‘’Très attendue, l’audience n’a pourtant duré que quelques minutes. Le juge a rapidement renvoyé le procès au 23 mai, provoquant l’agacement des parties civiles. « Cela fait plus de deux ans qu’on est prêt. Il faut qu’on en finisse ! », S’est insurgé à la barre El Hadj Diouf, l’avocat d’Adji Sarr. Les avocats de M. Sonko, eux, plaidaient pour un renvoi plus lointain afin d’avoir le temps d’étudier le dossier, « qui fait plus de 470 pages ». Le président de la chambre criminelle de Dakar a confirmé sa décision de « renvoyer à huitaine »’’, indique entre-autre Le Monde Afrique.
Massacre de Moura
‘’Mali : Amnesty international alerte la Cour pénale Internationale sur le massacre de Moura’’, révèle le site Anadolu.
Selon le media ‘’Amnesty International a alerté, mercredi, la Cour pénale internationale, sur le massacre de Moura qui constitue selon elle l’évènement le plus meurtrier contre des civils depuis le début du conflit au Mali en 2012, a déclaré Samira Daoud, Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International.
Dans un rapport rendu public vendredi dernier, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies (HCDH) a accusé, les forces armées maliennes et des militaires étrangers d’avoir tué plus de 500 personnes, dont la grande majorité a été sommairement exécutée au cours d’une opération militaire de cinq jours dans le village de Moura, dans la région de Mopti, au centre du Mali, en mars 2022.
Samira Daoud a, en outre, souligné que « les auteurs des tueries à Moura doivent être poursuivis et jugés devant un tribunal compétent ».
« Nous dénonçons l’impunité ambiante au Mali et la poursuite des violences par les parties belligérantes contre les populations civiles du Centre du pays, en particulier. Les parties au conflit au Mali, l’armée malienne et ses alliés tout comme les groupes armés, ont l’obligation de respecter le droit international humanitaire. Les crimes visant les civils, tels que les exécutions extrajudiciaires, les viols et autres violences sexuelles, sont absolument prohibés » a déploré la même source’’.
»Amnesty International a indiqué que « les crimes commis à Moura documentés dans le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies (HCDH) pourraient constituer des crimes de droit international » soulignant que « si le HCDH rapporte la présence à Moura d’une trentaine de combattants d’un groupe armé, la Katiba Macina, le 27 mars 2022, jour de la foire, celle-ci ne saurait justifier les exécutions extrajudiciaires, viols, et pillages commis par les forces armées maliennes contre les habitants et forains piégés par leur siège » », fait observer également le site.
Dans un autre registre, le Media Tv5 Monde annonce qu’au ‘’Mali : la contre-attaque du régime suite au rapport onusien sur le massacre de Moura.’’
Et de poursuivre: ‘’Dimanche 14 mai, les autorités de transition ont qualifié de « récit fictif » le rapport des Nations unies (ONU) accusant l’armée malienne du massacre de 500 personnes à Moura. Elles ont ouvert une enquête pour espionnage et atteinte à la sûreté extérieure de l’État. Elles menacent les agents onusiens de poursuites ».
Des employés de l’ambassade des États-Unis tués au Nigeria
‘’Quelques employés de l’ambassade des États-Unis ont été tués dans une attaque du convoi dans l’État d’Anambra, dans le sud du Nigeria, a fait savoir mardi Daily Trust se référant à ses sources.
Selon leurs informations, les employés de l’ambassade des États-Unis effectuaient une mission humanitaire dans l’État d’Anambra. Leur convoi a été attaqué près de la localité d’Ogbaru.
« Quatre personnes ont été tuées dans l’attaque, d’autres ont été blessées », a fait savoir à Daily Trust une source dans le service de sécurité.
Anambra est un des États du Nigeria où l’on observe des derniers temps un niveau très élevé de violence et de délinquance. Certaines zones sont contrôlées par des bandes armées’’, écrit l’Agence Tass.
‘’Le président Buhari a condamné l’attaque et a promis que les auteurs seraient traduits en justice’’, relate le site Anadolu sous un autre angle.
‘’Le chef de la police de l’État d’Anambra, Echeng Echeng, a déclaré, jeudi, lors d’une conférence de presse que le nombre de personnes ayant perdu la vie dans l’attaque visant des employés américains le 16 mai était passé à sept.
Selon les premiers rapports, 2 membres du personnel local de l’ambassade américaine et 2 policiers ont été tués dans l’attaque, dans la région d’Ogbaru, contre des employés de l’ambassade américaine qui se sont rendus dans l’État d’Anambra pour des activités d’aide humanitaire le 16 mai.
Le président nigérian Buhari a condamné l’attaque et a promis que les auteurs seraient traduits en justice.
L’attaque n’a pas encore été revendiquée l’attaque’’, informe la même source.
Afriquinfos