Miser durablement sur l’agriculture, la profession de foi du patron de la BAD

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2021 Afriquinfos) – En séjour à Paris pour une réception à l’Élysée, à l’invitation du président français Emmanuel Macron, le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina a dévoilé les préoccupations de l’institution qu’il dirige et sa vision des sujets chauds du moment pour l’Afrique.

Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le patron de la BAD a affirmé que la reprise des économies africaines doit se faire de manière inclusive au niveau des populations à faibles revenus, et inclusive vis-à-vis du milieu rural. Et  d’après lui, c’est l’agriculture qui doit être au centre de cela. « En effet, comme je l’ai souvent dit, l’agriculture doit être modernisée. L’agriculture est un business, et le plus grand business d’Afrique », a martelé Akinwumi Adesina.

Selon l’ex-ministre nigérian de l’Agriculture, d’ici à 2030, l’agriculture et l’agroalimentaire représenteront 1 000 milliards de dollars en Afrique. Ce qui signifie, explique-t-il, « que, bien géré, le secteur devrait donner les moyens au continent de diversifier ses économies, de créer de l’emploi et de transformer le milieu rural en pôles de prospérité.

Les leviers pour y arriver selon M. Adesina

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Une agriculture plus résiliente face à la sécheresse, à la chaleur, aux parasites qui dévastent les cultures africaines, pour ne citer qu’un exemple. Avec le programme TAAT (Technologie pour la transformation de l’agriculture), lancé il y a cinq ans par la BAD par exemple, plus de 11 millions d’agriculteurs dans 29 pays africains, ont bénéficié de technologies telles que du maïs résistant à la sécheresse ou du blé résistant à la chaleur, a laissé entendre M. Adesina.

Lors du dernier Sommet sur les systèmes alimentaires des Nations unies, les chefs d’État ont décidé de créer une facilité pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique. Rediscutée à Glasgow, et renommée « mission 1 pour 200 », elle entend, pour 1 milliard de dollars dépensés, sortir 200 millions d’Africains de la famine.

Cette facilité va permettre de déployer une agriculture résiliente auprès de 40 millions d’agriculteurs, doubler la productivité pour neuf cultures vivrières les plus importantes en Afrique et produire 100 millions de tonnes de produits alimentaires. De quoi nourrir 200 millions de personnes.

En Afrique aujourd’hui, 283 millions de personnes souffrent de famine. Grâce à cette facilité, nous sommes capables de réduire ce chiffre de 80 %.

L’ancien ministre nigérian de l’Agriculture (2011-2015) était à Paris dans le cadre d’une tournée qu’il  menait  dans la « Vieille Europe ». Ce déplacement donnait largement le ton de son second mandat.

En amont de son séjour à Paris, le président de la BAD avait passé dix jours à Glasgow, où il a assisté à nombre de rencontres et réunions bilatérales avec les dirigeants africains lors de la Conférence internationale sur les changements climatiques (COP26) de Glasgow.

Vignikpo A.