Le premier vaccin contre le paludisme en Afrique produit ses effets auprès d’un million d’enfants

Afriquinfos Editeur
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Nairobi (© 2022 Afriquinfos)- Plus d’un million d’enfants au Kenya, au Ghana et au Malawi ont reçu au moins une dose de « RTS,S », le  vaccin contre le paludisme, a déclaré jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à la veille de la Journée mondiale de la lutte contre le paludisme qui sera célébrée ce 25 avril 2022.

Après avoir constaté que le vaccin était sûr et « réduisait de manière substantielle les cas graves », l’OMS a recommandé dès octobre 2021, le déploiement massif de ce vaccin chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans des zones à risque, susceptible de sauver la vie de 40 000 à 80 000 enfants africains par an. Plus de 155 millions de dollars ont été mobilisés par l’Alliance du vaccin (Gavi) pour permettre la livraison de ces vaccins, selon l’OMS.

Jusqu’à présent, plus de 155 millions de dollars ont été collectés par l’alliance vaccinale Gavi pour faciliter l’introduction, l’achat et la livraison du vaccin contre le paludisme dans les pays d’Afrique sub-saharienne où cette maladie est endémique, a précisé l’organisation.

D’après le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le développement d’un vaccin sûr et efficace marquait un tournant dans les efforts pour éliminer cette maladie en continent africain.

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« Ce vaccin n’est pas seulement une percée scientifique ; il est d’importance vitale pour les familles de toute l’Afrique. Il démontre le pouvoir de la science et de l’innovation pour la santé », a déclaré le directeur général de l’OMS.

Selon le directeur général, il est urgent de développer des outils de prévention plus sophistiqués pour relancer la lutte contre le paludisme en Afrique, continent où se concentre plus de 94% de l’impact mondial du paludisme.

« Ce vaccin n’est pas simplement une percée scientifique, c’est un changement de vie pour les familles à travers le continent africain », estime dans le communiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, tout en soulignant le « besoin urgent de développer des outils meilleurs et en plus grand nombre pour sauver des vies et aller vers un monde sans paludisme ».

Un premier pas vers d’autres vaccins

Le « RTS,S », fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, est « un vaccin de première génération, qui pourrait être complété à l’avenir par d’autres vaccins à l’efficacité similaire ou supérieure », estime encore l’organisation, en saluant les progrès dans le développement d’autres sérums et de nouveaux traitements.

Le financement de la recherche-développement dans la lutte contre le paludisme a été d’un peu plus de 619 millions de dollars en 2020. Elle aura besoin d’une moyenne de 851 millions de dollars par an sur la période 2021-2030, indique encore le communiqué.

Le « RTS,S » agit contre le parasite « plasmodium falciparum », transmis par les moustiques, le plus mortel à l’échelle mondiale et le plus prévalent en Afrique.

Maladie très ancienne, signalée dès l’Antiquité, le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires puis par des cycles de frissons, fièvre et sueur. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut être mortelle.

Environ 90 % des cas de paludisme dans le monde sont enregistrés en Afrique, où 260.000 enfants en meurent chaque année.

V.A.