Pékin (© 2021 Afriquinfos)- Sur 33 nouveaux sites (28 sites culturels et 5 sites naturels), deux nouveaux sites africains ont fait leur entrée au patrimoine mondial de l’Unesco courant ce mois de juillet 2021. C’est en marge de la 44è session élargie du Comité du patrimoine mondial qui se tient en Chine depuis le 16 Juillet. Il s’agit du Parc national de l’Ivindo au Gabon et des Mosquées de style soudanais dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Pour l’Unesco, les sites doivent avoir une « valeur universelle exceptionnelle » et répondre à au moins un des dix critères pour être inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Parmi ces critères, on compte notamment le fait de représenter un « chef-d’œuvre du génie créateur humain » et de porter un « témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ».
Le parc de l’Ivindo temple de la biodiversité
Le parc national de l’Ivindo dans le nord du Gabon, temple de la biodiversité est le deuxième site naturel à être inscrit dans ce petit pays d’Afrique centrale recouvert à 90% par la forêt et connu pour ses efforts de préservation de son patrimoine naturel, après le parc de la Lopé en 2007.
« L’inscription par l’Unesco du Parc national de l’Ivindo sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité vient récompenser les efforts du Gabon en matière de protection des forêts, dont le rôle est déterminant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Un grand jour! », s’est réjoui le président Ali Bongo Ondimba.
« Au moment où les effets du dérèglement climatique sont de plus en plus tragiques et nombreux, le Gabon accentuera ses efforts pour protéger l’humanité », a de son côté réagi Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence.
« Le site, essentiellement intact, s’étend sur près de 300.000 hectares traversés par un réseau de rivières d’eau noire pittoresques. Il comprend des rapides et des chutes bordées par des forêts humides intactes, ce qui en fait un paysage d’une grande valeur esthétique », rappelle l’agence culturelle onusienne.
Un style architectural du XIVe siècle
Les huit petites mosquées situées à Tengréla, Kouto, Sorobango, Samatiguila, M’Bengué, Kong et Kaouara sont caractérisées par une construction en terre, des charpentes en saillie, des contreforts verticaux couronnés de poteries ou d’œufs d’autruche, et par des minarets effilés. Elles présentent une interprétation d’un style architectural dont l’origine se situerait autour du XIVe siècle dans la ville de Djenné, qui faisait alors partie de l’empire du Mali et dont la prospérité provenait du commerce de l’or et du sel, à travers le Sahara vers l’Afrique du Nord. C’est surtout à partir du XVIe siècle que ce style s’est répandu vers le sud, des régions désertiques à la savane soudanaise, en adoptant des formes plus basses avec des contreforts plus solides, pour répondre au climat plus humide. Ces mosquées sont les mieux conservées sur les vingt qui ont subsisté en Côte d’Ivoire, sur plusieurs centaines qui existaient encore au début du XXe siècle.
Le style soudanais caractéristique des mosquées, propre à la région de la savane de l’Afrique de l’Ouest, s’est développé entre les XVIIe et XIXe siècles, lorsque les marchands et les érudits se sont répandus vers le sud à partir de l’empire du Mali, prolongeant les routes commerciales transsahariennes jusque dans la zone boisée. Elles constituent des témoignages très importants du commerce transsaharien qui facilita l’expansion de l’islam et de la culture islamique et témoignent d’une fusion des formes architecturales islamiques et locales qui a persisté au fil du temps.
Cette 44ème session qui examine les propositions d’inscription pour 2020 et 2021 s’achève demain samedi 31 juillet. Elle avait été décalée l’an dernier en raison de la Covid-19.
V.A.