L’Afrique toujours à la quête de sa seconde ‘Palme d’or’ depuis 1975

Afriquinfos Editeur
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Cannes (© 2023 Afriquinfos)- Après ‘’Chronique des années de braise« , de l’Algérien Mohammed Lakhdar-Hamina,  premier film africain ayant reçu la palme d’or au Festival de Cannes en 1975, le continent se démarque encore une fois, à la 76ème édition de cette grande messe du cinéma.

Avec deux films en compétition, une poignée d’autres disséminés dans les sélections parallèles et deux membres du jury originaires de l’Afrique, prétendre donc une deuxième palme d’or pour le continent n’est pas à minimiser.

Ouvert le 16 mai 2023, cette 76ème édition  du Festival a déjà  récompensé le cinéaste malien Souleymane Cissé, pionnier du cinéma africain. Il a reçu le Carrosse d’or du 76e Festival de Cannes. La prestigieuse récompense honore, à travers lui, l’ensemble du cinéma africain.

A 83 ans, Souleymane Cissé est largement reconnu comme l’un des plus grands cinéastes africains de tous les temps, et le Festival de Cannes, le plus prestigieux au monde, partage cet avis. Le réalisateur d’origine malienne a été désigné lauréat du Carrosse d’or 2023.

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Une forte présence africaine

Deux réalisatrices africaines, sont en lice pour la sélection officielle de la 76ème  édition du Festival de Cannes.   Il s’agit de la Sénégalaise Ramata Toulaye-Sy pour son long-métrage de fiction  ‘’Banel et Adama’’ et de la Tunisienne Kaouther Ben Hania pour son documentaire ‘’Les filles d’Olfa’’.  Le cinéaste marocain Kamal Lazraq est également sélectionné dans la section ‘’Un certain regard’’ avec son film ‘’Les Meutes’’.

Pour la sélection ‘’Un certain regard’’,  figure le Soudanais Mohamed Kordofani avec Goodbye Julia, le Congolais Baloji Tshiani avec son premier long métrage Augure (« Omen ») qui plonge un couple en République Démocratique du Congo, et les Marocains Kamal Lazraq et Asmae El Moudir, respectivement avec Les meutes et La mère de tous les mensonges.

Au total 19 films dont 6 films africains sont présentés à cette grande-messe du cinéma. Sénégal, Tunisie, Maroc, Algérie, Cameroun, Soudan…Les films en provenance d’Afrique sont en pleine lumière. ‘’On est face à l’arrivée d’une nouvelle génération, mieux formée et qui a des choses à dire’’, souligne auprès de l’AFP Kaouther Ben Hania.

Mais pour Souleymane Cissé, ‘’non’’, on ne peut pas parler d’une percée du cinéma africain. ‘’Les films africains ont toujours existé mais n’ont jamais été mis en valeur’’, soutient-il.

’La production africaine est riche et variée, il est temps de s’y intéresser’’, poursuit-il, dénonçant le ‘’ mépris’’ des Occidentaux. ‘’Ce sont aux distributeurs d’aller chercher les films africains’’, abonde Ramata-Toulaye Sy, qui enseigne le cinéma à Dakar.

V.A.