En dépit d’une hausse de la consommation locale, les importations alimentaires en Afrique vont s’accélérer d’ici 2029

Afriquinfos Editeur
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ROME (@AFRIQUINFOS) – Pour réduire sa dépendance aux importations de produits alimentaires, l’Afrique a encore du chemin à faire. Selon les dernières « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », le déficit commercial de l’Afrique pour les principaux produits alimentaires devrait passer d’environ 18 milliards de dollars à 31 milliards de dollars en 2029.

La production agricole, halieutique et aquacole se porte bien en Afrique notamment dans la région subsaharienne où elle a connu une augmentation de 21% ces dix dernières années. Malgré tout, le continent reste dépendant des importations de produits alimentaires. Ces importations seront particulièrement importantes pour les céréales, la viande, le sucre et les huiles durant la prochaine décennie.

L’écart de rendement entre l’Afrique sub-saharienne et le reste du monde est en effet important, en moyenne de l’ordre de plus de deux fois. Le rendement moyen des céréales devrait toutefois augmenter de 16% entre 2020 et 2029, soit sensiblement au même rythme qu’au cours de la décennie écoulée. S’agissant du maïs, les rendements en 2029 s’élèveront à 2,7 tonnes/hectare en Afrique sub-saharienne contre près de 12 t/ha aux Etats-Unis. Si l’on prend le riz, ces rendements atteindraient en moyenne 12,4 t/ha en Australie contre 1,6 t/ha en Afrique. Outre la disponibilité et la qualité des engrais, les rendements agricoles affectés par le manque d’irrigation, les sécheresses et/ou les invasions de criquets sont incriminés pour justifier les retards que prendrait l’Afrique d’ici 2029 dans la production agricole.

Des progressions substantielles seront aussi enregistrées dans les céréales secondaires, les légumineuses, les racines et les tubercules. Ainsi, en 2029 l’Afrique sub-saharienne pourrait représenter plus de 40 % de la production mondiale de racines et de tubercules, 8% de celle de céréales secondaires et 20% de celle de légumineuses. Ces différentes hausses sont malgré tout insuffisantes pour combler le déficit commercial pour les produits alimentaires.

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Les « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO » font aussi savoir que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), signé en 2019, devrait contribuer à une nette amélioration des échanges internes avec la forte réduction des droits de douanes, en particulier pour les produits agricoles et alimentaires qui pourraient progresser de 20 à 35% selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA).

«Les gains infrarégionaux devraient être particulièrement importants pour les produits carnés, le lait et les produits laitiers, le sucre, les boissons et le tabac, les fruits et légumes et les noix, ainsi que pour le riz paddy et le riz transformé», conjecturent l’OCDE et la FAO.

Boniface T.