Des pays africains leaders dans la lutte contre les plastiques

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Paris  (© 2023 Afriquinfos)- La 2e session du Comité intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, se tient du 29 mai au 2 juin 2023 à Paris, en France.

Cette session de discussions réuni les représentant de 175 Etats du monde entier  et ambitionne d’aboutir à la signature d’un traité réduisant la pollution plastique dans le monde, avant la fin de l’année 2024. Parmi eux des pays africains, notamment le Rwanda, le Kenya  sont connu pour leur engagement en la matière.

Cette réduction est portée par la Coalition pour la haute ambition, conduite par le Rwanda et la Norvège et composée d’une cinquantaine de pays, dont l’Union européenne, le Canada, le Chili et, depuis quelques jours, le Japon. Son espoir: « mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040 ».

Mais d’autres nations se montrent plus réticentes, insistant sur le recyclage et une meilleure gestion des déchets: c’est notamment le cas de la Chine, des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite et plus généralement des pays de l’Opep, qui entendent protéger leur industrie pétrochimique.

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Les débats sont aussi traversés par la question des rapports Nord-Sud, avec des enjeux concernant « l’aide au développement, le partage de technologies et les financements », souligne Diane Beaumenay-Joannet.

Des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, l’estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta.

Le Rwanda, a banni depuis quatorze ans les sacs en plastique mais aussi tous les emballages inutiles. Un pionnier.

Il y a un peu plus d’un an à Nairobi (Kenya), un accord de principe a été trouvé pour mettre fin à la pollution plastique dans le monde avec l’ambition d’élaborer d’ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l’égide des Nations unies.

Ces discussions « pourront constituer une étape cruciale, avec la préparation d’une première version du texte final du traité », espère Christophe Béchu.

L’enjeu est de taille alors que le plastique, dérivé du pétrole, est partout: emballages, fibres de vêtements, matériel de construction, outils médicaux…

Et sa production annuelle, qui a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes (Mt), pourrait encore tripler d’ici 2060 si rien n’est fait.

Une situation d’autant plus inquiétante que les deux-tiers partent au rebut après une seule ou quelques utilisations et que moins de 10% des détritus plastiques sont recyclés.

Des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, l’estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta.

Le plastique pose aussi problème pour son rôle dans le réchauffement climatique: il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, 3,4% des émissions mondiales, chiffre qui pourrait plus que doubler d’ici 2060 selon l’OCDE.

Les pays les plus ambitieux (54 pays conduits par le Rwanda et la Norvège, notamment Union européenne, Canada, Mexique, Australie et, depuis vendredi, le Japon) souhaitent désormais une « réduction de l’usage et de la production de plastique ».

Mais d’autres nations, du côté de l’Asie (Inde notamment) ou des États-Unis, pourraient se montrer plus timorées et insister sur la nécessité de recycler et de lutter contre les déchets abandonnés.

Chaque année, environ 460 millions de tonnes de plastiques sont produites et seuls 9% des déchets sont effectivement recyclés, selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui estime que la production de déchets plastiques devrait quasi tripler d’ici 2060.

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