Covid-19 en Afrique: Les contaminations toujours sous-évaluées, mais très peu de formes graves

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Yaoundé (© 2021 Afriquinfos)- Selon plusieurs études menées par le Centre épidémiologique Epicentre, rattaché à Médecins sans Frontières (MSF), les chiffres officiels du nombre de contaminations de la Covid-19 en Afrique sont en-deçà des chiffres réels. Cette situation n’est nullement le fait de la manipulation des chiffres par les autorités sanitaires, mais plutôt du très grand nombre de personnes asymptomatiques qui ne jugent pas nécessaire de se faire dépister.

Les études ont été menées dans six (6) pays africains et les résultats qui en sont sortis sont édifiants.  Il s’agit du Mali, Niger, Kenya, Soudan, République démocratique du Congo (RDC) et du Cameroun. Dans ces pays, les écarts entre les chiffres officiels communiqués par les gouvernements et ceux issus des enquêtes sont énormes. S’agissant du taux de prévalence à la pandémie, 42% de Nigériens ont été infecté par le Covid-19, à un moment ou à un autre, alors que le taux national officiel stagne à 0,02 %. Au Mali, c’est près de 25 % contre 0,07 % et au Soudan, près de 34 % contre 0,08%.

Ces écarts entre les chiffres trouvent leur origine selon les experts d’Epicentre, dans le fait que le pourcentage de personnes asymptomatiques est beaucoup plus élevé en Afrique que dans les autres régions du monde. En outre, sur le continent, les données de santé sont moins répertoriées et ne permettent donc pas de comptabiliser avec exactitude le nombre de personnes contaminées.

L’autre facteur qu’il faut prendre en compte, est la jeunesse de la population africaine. De nombreuses études scientifiques montrent que les jeunes sont moins susceptibles de développer des formes graves de la maladie. Or, la population du continent africain est la plus jeune au monde : 60% des Africains ont moins de 25 ans, selon les données de l’ONU. L’étude confirme également que les personnes âgées et les personnes ayant des comorbidités, c’est-à-dire ayant des troubles associés à une maladie primaire, sont les personnes les plus à risques, comme c’est le cas partout dans le monde.

Aussi en termes de stratégie vaccinale en Afrique Epicentre préconise que les personnes à risques soient vaccinées prioritairement. Elle a également identifié les lieux où ces campagnes vaccinales doivent être menées en urgence.

S. B.