Côte d’Ivoire: Des précisions sur des morts violentes durant la crise post-électorale de 2010

Afriquinfos
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Abidjan (Afriquinfos, 2016) – Selon le rapport d’un médecin légiste rendu public ce mercredi, environ 650 personnes sont décédées de mort violente sur 800 personnes autopsiées à Abidjan, lors de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire. «Nous avons examiné 789 corps de victimes, dont la plupart étaient atteints de plaies par armes à feu», a déclaré à la barre le Professeur Hélène Yapo Etté, premier témoin de la défense et  responsable des services médico-légaux d’Abidjan. Selon le rapport, 647 des 789 des victimes sont décédées de mort violente, dont plus de la moitié tuée par armes à feu.

Parmi ces victimes par armes à feu, «seuls 67 étaient des civils»; le reste (près de 300) était des militaires, policiers ou gendarmes.

Et c’est le quartier d’Abobo (fief d’Alassane Ouattara à Abidjan) qui a payé le lourd tribut. Il a enregistré le plus grand nombre de victimes. Des localités comme Adjamé, Cocody et Yopougon ont également compté leurs morts. Des accusations battues en brèches par Me Ange-Rodrigue Dadje, l’un des conseils de l’ex-première dame Simone Gbagbo. Selon lui, le Professeur Hélène Yapo Etté a même reconnu que «les victimes mentionnées dans son rapport n’ont aucun lien avec celles dont est accusée Mme Gbagbo».

Un procès, des vérités

C’est depuis le 31 mai dernier que la Cour d’Assises d’Abidjan juge Simone Gbagbo pour crimes contre l’humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis durant la crise post-électorale de 2010-2011.

L’épouse de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo (détenu à la Cour pénale internationale) est également accusée pour son implication dans la répression sanglante du quartier Abobo et de tirs d’obus sur le marché de ce quartier. Selon l’accusation, Simone Gbagbo a pris une part active dans la cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques, à travers des milices et des forces armées proches du régime. «Nous n’allons pas aller dans un procès où les acteurs des faits n’ont pas été entendus. Pour nous, c’est fondamental. Si les acteurs des faits ne viennent pas, nous n’allons pas continuer le procès», avait fait savoir en début de semaine Me Ange-Rodrigue Dadjé, l’un des conseils de Simone Gbagbo lors d’une nouvelle comparution de cette dernière.

L’avocat dénonce la partialité de la justice ivoirienne. La défense fonde sa décision sur le fait que les personnalités et non pas des moindres telles que Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale, le Général Philippe Mangou, Brindou M’Bia, Directeur général de la Police, Charles Koffi Diby, Jeannot  Kouadio Ahoussou, ex-ministre, ne soient pas présentes lors du procès. Une dénonciation qui a fait reporter le procès pour une énième fois.

Anani  GALLEY