La coopération avec la Chine favorise le développement des infrastructures en Afrique

Afriquinfos Editeur
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Des experts kényans ont indiqué que la coopération avec la Chine a ajouté plus de valeur aux produits africains et a rajeuni son marché des produits de base, autrefois au bord de l'effondrement.

"Les activités chinoises n'ont rien en commun avec le néo-colonialisme, dans le cadre duquel le capital étranger est utilisé pour l'exploitation plutôt que pour le développement des régions les moins développées du monde", a déclaré le professeur Jacob Lukaka de l'Université de Nairobi dans une interview accordée récemment à Xinhua.

M. Lukaka, qui a étudié en Chine et qui enseigne actuellement à l'Institut Confucius de son université, a déclaré à Xinhua que les accusations selon lesquelles l'engagement de la Chine en Afrique équivalait à la "colonisation" étaient exagérées et basées sur une culpabilité du passé causée par la surexploitation des ressources africaines.

La participation de la Chine dans le commerce mondial a fait basculer son déséquilibre en faveur des pays africains qui produisent des minéraux, y compris le pétrole et le cuivre, ce qui a ravivé leur industrie minière en déclin.

Lorsque l'Afrique de l'Est a subi une grave sécheresse et une famine en 2011, la pire depuis 60 ans, le gouvernement chinois a fait don de riz, de farine, d'huile de cuisine et d'autres nécessités de base au Kenya.

"Si cette (aide humanitaire) n'est pas un geste sincère, je me demande ce qui l'est", a indiqué M. Lukaka.

Certains critiques font état des intérêts de Beijing, concentrés sur le secteur des industries extractives, mais le volume du commerce entre la Chine et le Kenya, par exemple, s'élève aujourd'hui à 2,43 milliards de dollars, soit une hausse de 30% par rapport au niveau de 2000.

L'Afrique est actuellement le deuxième plus grand marché de projets outre-mer et la quatrième plus grande destination des investissements pour la Chine, a fait savoir Han Chunlin, le conseiller économique et commercial de l'ambassade de Chine au Kenya.

Le Kenya a bénéficié du fonds chinois dans son secteur médical et dans la formation de ressources humaines dans de nombreux secteurs tels que l'économie, l'éducation, l'agriculture et la communication.

Pour des pays comme le Kenya, le fonds chinois facilite l'accès à des prêts concessionnels pour soutenir des projets d'infrastructures et construire de nouvelles autoroutes, des centrales hydro-électriques, des hôpitaux et des aéroports modernes.

Selon M. Lukaka, l'engagement chinois n'a pas été conçu selon le modèle du néo-colonialisme, pratique géopolitique qui se sert du capitalisme, de la mondialisation commerciale et de l'impérialisme culturel pour contrôler un autre pays.

En 2011, le volume du commerce Chine-Afrique a atteint un niveau record de 166,3 milliards de dollars. La Chine reste le plus grand partenaire commercial de l'Afrique pour la troisième année consécutive, les investissements directs chinois totalisant 14,7 milliards de dollars.

"La Chine continuera à proposer de nouvelles mesures économiques et commerciales pour le renforcement de la coopération sino-africaine, en soutenant l'Afrique dans son développement économique, et en améliorant les conditions de vie du peuple", a confié M. Han à un quotidien kényan.

La Chine a vigoureusement appliqué les huit nouvelles mesures annoncées par le gouvernement chinois lors de la 4e Conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC) en 2009, une plate-forme et un mécanisme de coopération mis en place par la Chine et les pays africains qui favorisent la consultation et le dialogue collectifs.

Kipruto Kirwa, un envoyé spécial de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), a souligné que la Chine était une "véritable force" en Afrique.

"Il suffit de regarder le nombre de présidents et de responsables africains qui voyagent à Beijing sur une base régulière", a indiqué l'ex-ministre kényan.

Contrairement à la Chine, l'Occident a pratiqué le néo-colonialisme en Afrique, sous prétexte d'"intervention humanitaire, de renforcement de la liberté et de la démocratie au peuple opprimé", ont estimé des experts.

"Sur une base opportuniste, ils choisissent d'intervenir dans les pays qui ne sont pas leurs 'partenaires internationaux' ou qui sont peut-être pris au dépourvu par une révolte populaire, comme ce qui s'est passé en Tunisie, en Egypte et en Libye", a déclaré M. Lukaka.