Le CIAN encourage Paris à davantage soutenir les entreprises françaises en Afrique 

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2021 Afriquinfos)- Le Forum Afrique 2021 du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) organisé en partenariat avec le quotidien l’Opinion, a été l’occasion d’en savoir plus sur la santé des entreprises de l’Hexagone implantées sur le continent noir, notamment en ces temps marqués par la Covid-19. Si selon le rapport annuel présenté, elles s’en sont plutôt bien sorties, ces entreprises n’en demandent pas moins un accompagnement plus accru de Paris.

L’heure est à la remobilisation pour remonter la pente après une année 2020 en demi-teinte due à la crise économique née de la pandémie de la Covid-19. Selon le rapport annuel sur les entreprises françaises déployées, sur près de 800 patrons interrogés, 59% ont terminé 2020 à l’équilibre.

Le secteur privé français en Afrique a notamment été épargné par les licenciements massifs.  Il y a motif d’espoir que la relance soit amorcée au plus vite. Pour Étienne Giros, le président délégué du Cian, l’année 2021 sera celle de la reprise, et les patrons français pourraient en profiter, mais à plusieurs conditions. «D’abord en restant sur place. Deuxième chose, en ne différant pas leurs investissements, s’ils avaient des plans d’investissements. Nous plaidons au Cian pour dire que c’est au contraire maintenant, alors que la situation est difficile, qu’il faut maintenir les plans parce que les fondamentaux de l’Afrique restent là. Et vous savez que l’on prévoit une croissance de 5% pour cette année».

Pour accompagner cette dynamique, le CIAN en appelle au gouvernement français qui doit soutenir les projets d’entreprises françaises. Bien qu’en raison des règles de l’OCDE, la France s’interdit de lier son aide publique au développement aux contrats octroyés à ses entreprises. «C’est un obstacle qui nous est souvent opposé, mais la réponse est que ces fonds n’ont pas pour objectifs de renforcer les bénéfices, mais de rendre les projets viables. Et deuxièmement, il faut être clair. Si le projet se déroule bien, il faut un “retour à meilleure fortune” et un remboursement de l’aide», estime Etienne Gros.

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Les patrons français installés en Afrique souhaitent en outre que Paris assouplisse ses procédures d’octroi de l’aide publique. «Nous en France, on est encore dans des débats avec des Conseils d’administration, des études de faisabilité, et cela prend beaucoup plus de temps. Et c’est ce qui énerve les dirigeants africains. Souvent, quand vous faites un projet avec les Chinois, vous pouvez le réaliser pendant la durée de votre mandat. Avec l’aide française, c’est souvent plus long, voire beaucoup plus long», déplorent-ils.

Boniface T.