Afrique du sud/Un ventriloque traduit en justice pour avoir traité un chanteur blanc de raciste

Afriquinfos Editeur 32 Vues
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Tous les mercredis, Conrad Koch qui se cache sous Chester Missing, fait la satire, sans tabou ni limite des politiciens sur la chaine nationale arrachant le sourire du public sud africain. Mais le plaisir a tourné à la dérive depuis que le ventriloque a critiqué sur twitter l’artiste Steve Hofmeyr.

La petite phrase qui a mis le feu aux poudres et déclenché une guerre des mots sur Twitter a été postée en octobre par le chanteur Steve Hofmeyr. « Désolé de vexer mais dans les livres les Noirs ont été les architectes de l’apartheid.Allez comprendre ! » avait posté ce dernier.

Le ventriloque a alors appelé les sponsors du chanteur, une chaîne de supermarché et une marque de voiture, à le laisser tomber.

Le chanteur réagit  en justice avec une plainte pour harcèlement, menaces et diffamation.

Cette audience est « importante parce qu’il faut qu’on ait le droit de parler de politique dans ce pays. Je critique tout le temps l’ANC, l’EFF et la DA et il faut aussi qu’on puisse commenter l’extrême-droite si on veut avoir une photographie complète de ce pays », a expliqué le prévenu  aux médias avant l’audience.

La décision en référé était examinée au fond  devant le tribunal de Johannesburg brusquement transformé en scène de théâtre, Conrad Koch improvisant des gags et plusieurs dialogues entre lui et sa marionnette Chester Missing.

 «On est là pour quoi ?» a demandé face aux caméras le petit pantin noir, principal outil de Conrad Koch. « On est là parce que t’as dit des trucs sur Twitter », lui a répondu le marionnettiste français. «Moi ? Non, c’est toi…Moi je n’écris pas mes tweets », a répliqué le petit personnage.

Hofmeyr est provisoirement parvenu à faire taire la marionnette sur Twitter, obtenant que le comédien n’ait plus le droit de mentionner son nom en public. 

Près de vingt ans après le droit de vote accordé à la majorité noire en 1994, le racisme demeure la grande obsession nationale. M. Hofmeyr, 50 ans, avait déjà créé la polémique par le passé en entonnant dans ses spectacles l’ancien hymne national chanté sous le régime raciste d’apartheid.

A. GALLEY