«Le gouvernement dément catégoriquement qu’une réunion secrète des ministres chargés de la sécurité a eu lieu. Le gouvernement veut régler cette affaire devant la justice. Il doit fournir au tribunal un rapport expliquant comment le président el-Béchir a quitté le pays», c’est par ces mots que le gouvernement sud africain s’est défendu face à aux accusations qui circulaient depuis quelques jours.
L’information a été donnée par l’hebdomadaire sud-africain Sunday Times. Selon le journal, qui cite sans les nommer plusieurs sources haut placées, un plan avait été préparé d’avance par cinq ministres notamment de la défense, de la Police, de la Sécurité d’Etat, et des Affaires étrangères pour que M. Béchir ne soit pas inquiété. L’hebdomadaire explique que l’encombrant visiteur a été exfiltré d’Afrique du Sud pendant le sommet de l’Union africaine, qui se tenait à Johannesburg, par des policiers chargés de la protection rapprochée du président Jacob Zuma.
Des informations qui ont amené le tribunal de Pretoria (qui avait ordonné que le chef de l’Etat soudanais reste dans le pays) à demander des explications formelles de la part du gouvernement sud africain d’ici jeudi. Pour l’opinion publique, l’Afrique du Sud , l’un des pays membres fondateurs de la CPI, était tenue d’empêcher la venue du président soudanais sur son territoire.
L’affaire doit également être abordée ce mardi au Parlement sud-africain, où une séance de questions a été ajournée à cause de l’agitation provoquée par des députés d’extrême-gauche le 18 juin dernier.
Alors qu’un tribunal sud-africain avait interdit qu’il quitte le pays et qu’un autre délibérait sur la question, le président Omar el-Béchir accusé pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide était déjà en route pour le Soudan au lendemain de la fin du sommet de l’UA auquel il a assisté.
Le conflit au Darfour a fait plus de 300.000 morts et 2 millions de déplacés. A ce jour, l’Afrique du Sud entretient un contingent de 850 hommes au Darfour dans le cadre des efforts de paix conjoints de l’Onu et de l’UA
P. Amah