Les Sénégalais retiennent leur souffle pour une présidentielle jugée à hauts risques

Afriquinfos Editeur
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Cette inquiétude découle de la vive tension qui règne dans le pays depuis la validation, le 27  janvier, par le Conseil constitutionnel de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade et les heurts qui ont émaillé la campagne électorales, faisant au moins sept morts et plusieurs dizaines de blessés.

La candidature de M. Wade, 86 ans, élu en 2000 et réélu en 2007, est au centre de la contestation et des troubles, l'opposition ayant fait de son retrait son principal sinon son seul thème de campagne électorale.

Cette contestation, qui s'est traduite par les manifestations à travers le pays, toujours non autorisées et toujours dispersées par les forces de l'ordre, marque les trois semaines de campagne électorale qui s'achèvent ce vendredi.

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Le nombre élevé des victimes des heurts ente policiers et manifestants et la tension qui règne dans le pays depuis près d'un mois, inquiètent au point que certains candidats préconisent le report su scrutin. Comme eux, certains Sénégalais redoutent une situation sociopolitique "compliquée, surtout en cas de victoire de Wade au premier tour".

Au total 5.080.294 électeurs civils sont appelés aux urnes, ainsi que 23.003 militaires et paramilitaires (qui ont déjà voté la semaine dernière), pour le scrutin de dimanche qui permettre de désigner un président pour sept ans.

11.904 bureaux de vote seront ouverts sur l'ensemble du territoire et 651 bureaux à l'étranger pour les 203.170 Sénégalais vivant à l'extérieur.

L'élection est supervisée par la Commission électorale nationale autonome (CENA), composée de 12 membres "sans engagement politique". La CENA a déjà été sollicitée jeudi par les observateurs de l'Union européenne (UE) pour donner des précisions sur le retrait des cartes d'électeur.

La présidentielle de dimanche, laisse apparaître un nombre important d'indécis et de non inscrits, surtout au sein de la population jeune, d'après les analyses. "Même ceux qui sont inscrits ne manifestent pas un grand enthousiasme à récupérer leurs cartes", a observé un enseignant assistant de l'Université d'Etat Cheikh Anta Diop de Dakar, qui a requis l'anonymat.

Très suivi à l'extérieur, la présidentielle sénégalaise mobilise plus de 3.000 observateurs nationaux et internationaux. Au plan continental, conjointement avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union africaine (UA) a dépêché une mission conduite par l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo qui a entrepris une médiation entre les acteurs politiques en vue d'une élection apaisée.