« Appuyée par des hélicoptères de combat, l'armée malienne s’est violemment confrontée mardi (hier 14 février 2012) aux rebelles touaregs du MNLA, près de la ville de Tessalit, dans la région de Kidal ». Bilan des combats, selon des sources concordantes, serait d'une centaine de morts, 50 prisonniers et 70 véhicules détruits du côté des rebelles.
« Jusqu'à la tombée de la nuit, nous avons compté près de 100 morts abandonnés par les rebelles sur le lieu de la bataille. Il y a aussi quelque 50 prisonniers et 70 véhicules rebelles détruits», affirme une source au ministère malien de la Défense et des Anciens combattants.
Plusieurs centaines d'hommes, dont des éléments armés venus de la Libye et alliés à Bamako, ont participé aux combats. La ville de Tessalit était sous contrôle de l'armée malienne depuis samedi dernier (11 février 2012), mais celle-ci s'est aussitôt retrouvée encerclée par les rebelles touaregs.
Les combattants du MNLA, qui se voyaient en position de force, auraient même demandé au colonel major touareg Elhadji Ag Gamou de se rendre. Celui-ci était venu apporter du renfort au camp militaire de Tessalit, et surtout mettre fin à la politique «d’évitement» entre l'armée et le MNLA.
«L'objectif était d'attirer vers l'armée le maximum de rebelles, puis de faire appel aux hélicoptères de combat pour pilonner les positions ennemies», explique une source militaire proche du QG de l'armée malienne à Gao, nord-Mali.
Selon nos sources, l'armée régulière a décidé d'engager les hostilités à Tessalit afin de pouvoir rapidement transférer les blessés à Gao grâce à l'aéroport qu'elle contrôle à nouveau depuis le week-end dernier. Mais pour le porte-parole du MNLA, Hama Ag Sidahmed, la défaite des rebelles est moins lourde qu'on ne l’affirme côté gouvernemental.
Le MNLA ne reconnaît que 4 blessés. Selon ce dernier, lors du premier accrochage dans la zone, le 10 février, cinq soldats de l’armée malienne (bérets rouges) ont été fait prisonniers par les rebelles. Quant au bilan des combats du mardi 14 février, il serait de «plusieurs morts parmi les militaires et de deux voitures brûlées. Le MNLA a enregistré 4 blessés», affirme-t-il.
Ce bilan est néanmoins contesté par plusieurs sources indépendantes qui assurent avoir vu passer, aux environs de d’Alkhalil, à la frontière de l'Algérie, environ 25 véhicules rebelles qui ont déposé des blessés pour qu'ils soient admis dans des hôpitaux algériens.
Le nord du Mali est le théâtre d'affrontements sanglants entre le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et l'armée malienne depuis le 17 janvier 2012.
Le MNLA est un groupe indépendantiste, qui a vu le jour le 16 octobre 2011 suite à la fusion de plusieurs mouvements touareg et qui s'est lancé mi- janvier dans la lutte armée. Ses membres réclament l'indépendance du territoire de l'Azawad, qui, selon eux, se compose des trois gouvernorats (Tombouctou, Gao et Kidal).