Pour les observateurs de la scène politique ivoirienne, le scrutin marque une étape décisive du retour de la Côte d'Ivoire à la normalité, après le "sanglant" épisode de la crise post-électorale qui a fait au moins 3 000 morts et un million de déplacés.
"Le monde entier nous regarde. Nous devons réussir ce scrutin pour refermer définitivement la parenthèse négative de la violence qui s'est ouverte lors des élections présidentielles", a noté le président de la Jeunesse panafricaine démocrate (JPAD) Ange Djéni.
OUBLIER LES DOULEURS DE LA PRESIDENTIELLE
Pour celui-ci, les Ivoiriens doivent adopter un comportement pacifique durant ce scrutin afin de faire oublier les souvenirs douloureux et les traumatismes de la présidentielle de novembre 2010.
Les populations de l'ouest de la Côte d'Ivoire, une région qui a été fortement éprouvée par la crise, expriment aussi leur volonté de tourner la page.
"Cette élection a un enjeu crucial pour nous. Notre région a été célèbre dans le sens négatif. Nous souhaitons que la paix revienne et que la réconciliation s'installe pour qu'on parle désormais de nous en bien", a énoncé Florent Guéi, un cadre de la région de Duékoué (ouest, 500 kms d'Abidjan).
M. Guéi s'est félicité du retour progressif des déplacés internes et des personnes réfugiées au Libéria qui selon lui ont vécu plusieurs mois de "calvaire".
"Après le vote, il faut que tout le monde revienne en famille pour que la vie reprenne comme avant", a-t-il souhaité.
De l'avis du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire Albert Koenders, le scrutin législatif en cours marque le début de la réconciliation en Côte d'Ivoire.
LE SOUTIEN "ACTIF" DE L'ONU
Pour cette raison, l'Opération des Nations-Unies en Côte d'ivoire (ONUCI) n'a pas lésiné sur les moyens pour aider la Côte d'Ivoire à rétablir la normalité.
L'institution onusienne s'est impliquée dans l'organisation des législatives à travers un appui logistique et matériel, mais aussi un appui militaire en déployant quelque 7.000 hommes pour la sécurisation.
"Cette élection est un moment important pour la suite du processus de reconstruction. Elle va ressouder le tissu social brisé par la crise post-électorale", a conclu le chef de la mission onusienne.
Pour Albert Koenders, le temps est venu pour les Ivoiriens d'ouvrir une autre page et de regarder l'avenir avec optimisme.
Au total 1.160 candidats sont en compétition dans 205 circonscriptions, pour convoiter les suffrages de 5,7 millions d'électeurs.
Le scrutin prévu pour prendre fin dimanche à 17H00, heure locale, devrait aboutir à la mise en place du nouveau parlement qui compte 255 députés.
