Le chef d’état-major menace de mettre la Guinée-Bissau à feu et à sang en cas d’intervention de la CEDEAO

Afriquinfos Editeur
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« Je préviens que le jour qu'un soldat de la CEDEAO (communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest franchira nos frontières, je mettrai ce pays à feu et à sang », a-t-il déclaré vendredi dans un discours prononcé à l'occasion de la cérémonie marquant la retraite du général de brigade Bitchofela na Fafé, ex- commissaire général de Police.

La CEDEAO avait été sollicitée par le président bissau-guinéen Malan Bacai Sanha pour envoyer des troupes pour stabiliser son pays où l'armée intervient souvent et parfois violemment dans la gouvernance des civils. La CEDEAO envisageait d'envoyer une force, baptisée « mission de stabilisation » en Guinée-Bissau pour aider ce pays à retrouver la stabilité. Mais, l'envoi de cette force est contesté par une partie de la classe politique et de l'armée.

Cette dernière doit être réformée et ses effectifs réduits à la demande de la communauté internationale qui la considère comme au centre du trafic de drogue et comme le principal facteur de déstabilisation.

«Je voudrais savoir ce que la CEDEAO viendra faire ici en Guinée-Bissau. Est-ce nous sommes en guerre pour que la CEDEAO envoie des troupes pour le maintien de la paix ?. «Arrêtons de mépriser notre pays !», al lancé le général Injai.

«Est-ce que nous sommes incapables de régler nos problèmes ou sommes-nous incapables de protéger nos dirigeants ?», s'est-il interrogé. Le général qui s'est demandé pourquoi la CEDEAO n' intervient ailleurs, notamment en Casamance (sud du Sénégal, en proie à une rébellion indépendantiste), a affirmé qu'il quitterait l'armée en tant que chef d'état- major en cas d'intervention de la CEDEAO, ajoutant qu'il « n'y aura pas de reforme dans l'armée car il n'y a pas d'argent disponible ».

Une mission militaire de la CEDEAO est attendue dans les prochains jours à Bissau. Mais en attendant, un bataillon de l’armée angolaise, constitué d'environ deux cents hommes, se trouve déjà à Bissau pour assurer la sécurité des autorités civiles. La prise de position du chef d'état-major intervient au moment où le président Malam Bacai Sanha est hospitalisé à Val de Grâce en France.