"Une reforme de la taxation des produits du tabac est urgente et doit figurer en tête des priorités des décideurs politiques des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)", a déclaré le directeur exécutif du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), le professeur Abdoulaye Diagne, à l'ouverture des travaux.
Les pays de la CEDEAO sont "une véritable cible" pour les industries du tabac, a-t-il affirmé soulignant que les taxes dans les pays de la CEDEAO ne représentent que 30% du prix moyen de vente de cigarettes tandis que dans l'UE, la taxe est à plus de 60% .
"L'augmentation substantielle des taxes est une mesure efficace" pour la réduction de la consommation du tabac, a insisté Abdoulaye Diagne.
"Un des meilleurs outils de lutte contre le tabagisme est la fiscalité", a renchéri le commissaire de la CEDEAO, Ahmed Hamid qui a expliqué que cette mesure pourrait "dissuader les jeunes qui sont les plus touchés".
Les experts du CRES recommandent l'instauration d'une taxe unique de 0.055 dollar par tige de cigarette sur le marché des pays de la CEDEAO et l'application d'un droit de douane de 35%.
Ils ont organisé un plaidoyer à l'intention des députés et des parlements de la CEDEAO et de l'UEMOA pour les sensibiliser sur les dangers et les méfaits du tabagisme en vue d'une meilleure ré percussion sur les populations de la région.
Le CRES, basé à Dakar (Sénégal), a élaboré un projet régional de directives sur la taxation des produits du tabac qui attend d'ê tre soumis au conseil des ministres de la CEDEAO puis au conseil des présidents et enfin au parlement pour la décision finale.