Afrique : l’opération "Vice GRIPS 2" contre la contrefaçon dans 16 pays sera lancée en 2013

Afriquinfos Editeur
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L'opération, soutenue par l'Organisation mondiale des douanes (OMD), est orientée à établir une action de traque harmonisée et concertée au niveau des douanes des 16 pays africains contre tout faux produit mais aussi de protection de la propriété intellectuelle.

Au Togo, les autorités douanières se félicitent de l'initiative de cette opération, au regard de l'ampleur du problème de la contrefaçon pour laquelle le pays prend de plus en plus l'allure d' une plaque tournante en Afrique de l'Ouest du fait que le Port de Lomé est un port de transit de marchandises à destination de plusieurs pays de la sous-région.

Des sources de l'Administration douanière togolaise, 79 tonnes de faux médicaments ont été saisis en 2011 contre quelques 3.120 cartons de cigarettes, 1.380 cartons de produits alimentaires et 2. 522 cartons de produits pharmaceutiques contrefaits saisis en 2010.

On fait état de saisis en constante augmentation au file des années avec une tendance plus forte dans l'année 2012 pour laquelle les statistiques définitives ne seront rendues publiques que très prochainement.

Le phénomène de la contrefaçon, précise l'administration douanière, pénalise les représentations des multinationales aussi bien que le tissu industriel national naissant qui est déjà à l' épreuve d'une concurrence déloyale au niveau des produits alimentaires, pharmaceutiques et vestimentaires venus d'ailleurs.

En Côte d'Ivoire où, selon le ministère du Commerce, des produits contrefaits d'une valeur de plus de 150 millions de francs Cfa (environ 280.000 USD) ont été saisis, l'impact de la fraude avec le phénomène de la contrefaçon fait perdre plus de 40% de profit à l'économie nationale.

En fait, au niveau de l'Union économique et monétaire de l' Afrique de l'ouest (Uemao), qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, le marché illicite de médicaments est présenté comme un fléau et un problème de santé publique.

Ces pays membres ont adopté, face à cette situation, six textes communautaires et les ont mis en vigueur en 2011. Une opération simultanée dans cet espace entre septembre et octobre 2011 a abouti à la saisie de sept tonnes de médicaments contrefaits sur le seul marché du Togo.

Du 11 au 13 juillet, des agents de douanes et des titulaires de droits des 16 pays de l'Afrique de l'Ouest, du Centre, de l'Est et de l'Angola avaient tenu à Lomé un atelier opérationnel de formation sur la lutte contre la contrefaçon dans les ports africains. Au-delà, l'objectif de la rencontre est doublé de la perspective de la lutte contre les atteintes aux droits de propriété intellectuelle.

Au regard de l'importance de la question et de l'urgence de soutenir les relances économiques qui s'opèrent dans les pays avec des douanes et des ports performants, les pays dont les ports sont devenus de grandes destinations de grands armateurs ont fait le déplacement de Lomé. Il s'agit notamment du Bénin, de la Côte d'Ivoire, de la Gambie, de la Guinée, du Ghana, du Kenya, du Liberia, du Mozambique, du Nigeria, du Sénégal et de la Tanzanie.

Selon des experts du ministère de la Santé, la contrefaçon des produits alimentaires et pharmaceutique constitue un problème de santé publique du fait de l'insécurité de ces produits.

D'un autre côté, les avocats des sociétés et représentations des multinationales relèvent que la contrefaçon touchant les produits vestimentaires, devenus moins chers, apparait avantageuse pour les populations à faible revenu mais "constitue une menace pour la survie " des entreprises et un manque à gagner pour l' économie nationale.