Cette enquête combine une analyse des données sur les flux d'investissements directs étrangers vers l'Afrique depuis 2003, ainsi qu'une enquête d'opinion menée auprès de 500 dirigeants d'affaires internationaux de plus de 30 pays.
Selon le rapport, la part de l'Afrique dans le total des projets a certes baissé de 8,4% en 2014, mais reste néanmoins supérieure aux niveaux d'avant 2008.
«Au cours de l'année écoulée, l'Afrique a subi des facteurs négatifs plus importants que les années précédentes. En conséquence, la croissance économique de cette année sera probablement la plus faible des cinq années écoulées, en raison de l'impact de la baisse des cours pétroliers sur les économies nigériane et angolaise, du fléchissement des autres cours des matières premières, et du ralentissement de la croissance sud- africaine », a déclaré Ajen Sita, directeur général d'E&Y Afrique. « Cependant, la croissance économique reste solide sur l'ensemble du continent », a-t-il observé.
Le rapport indique que les créations d'emplois générées par les investissements ont également bondi de 68%, avec 188.400 nouveaux postes créés au niveau du continent.
« La croissance économique de la région d'Afrique sub-saharienne restera la deuxième plus rapide des régions du monde cette année, puisqu'elle comporte 22 pays affichant un taux de croissance de 5% ou supérieur », fait remarquer M. Sita.
Dans cette région de l’Afrique, des économies importantes comme l'Afrique du Sud, l'Angola, le Nigeria, le Ghana et le Kenya ont reçu un nombre de projets plus réduit qu'en 2013, néanmoins la valeur moyenne de chacun des projets dans la région a pratiquement doublé, passant de 67,8 millions de dollars en 2013 à 174,5 millions de dollars par projet en 2014.
De leur côté, le Mozambique et l'Éthiopie ont été les principales vedettes de cette tendance, attirant des flux de projets d'investissement en forte hausse (88,2 % et 47,1% respectivement).
Par ailleurs, l'Afrique du Sud est la destination la plus appréciée pour les projets d’investissements directs étrangers sur le long terme, attirant près deux fois plus de projets que tout autre pays africain au cours des cinq dernières années.
En Afrique du Nord, les investisseurs étrangers reprennent leur intérêt, notamment en Egypte et au Maroc. En 2014, les investissements directs étrangers accueillis par cette sous-région ont augmenté de 22,2% par rapport à l'année précédente, et représentaient un peu plus de la moitié ( 51%) des flux de capitaux de l'Afrique, contre à peine 19,1% en 2013, indique l'enquête. Le nombre d'emplois créés grâce aux investissements directs étrangers dans la région a plus que triplé pour atteindre près de 80.000.
Les 500 chefs d’entreprises dans plus de 30 pays rencontrés au cours de cette enquête ont fait part de leur point de vue concernant le potentiel du marché africain. Il en ressort que la perception de l'attractivité de l'Afrique a été légèrement détériorée au cours de l'année écoulée.
Cependant l’enquête laisse une marge d’espoir sur les capacités du continent à susciter l’intérêt dans les jours à venir. 69% des investisseurs interrogés par EY ont affirmé que l’Afrique est un continent intéressant pour faire des affaires dans les prochaines années.
Larissa AGBENOU