Tunisie : Pour la première fois depuis 60 ans, un évêque catholique ordonné

Afriquinfos Editeur
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Tunis (© 2020 Afriquinfos)- Lors d’une cérémonie sans précédent depuis 60 ans, un prêtre du diocèse a été ordonné évêque ce samedi 8 février  en Tunisie. Ils étaient  des dizaines de dignitaires catholiques et des centaines de fidèles à prendre part à une cérémonie d’ordonnance d’un prête ce samedi 8 février dans la cathédrale de Tunis.

Le père Nicolas Lhernould, 44 ans, chargé de prendre la tête du diocèse de Constantine et Annaba en Algérie, où il doit s’installer dans les semaines à venir, devient le plus jeune évêque français dans le monde.

« Nous avons voulu fêter cela de façon familiale, et cela a été au-delà de nos espérances », a déclaré le père Lhernould à la fin de la cérémonie à la cathédrale de Tunis, en Tunisie, se réjouissant de la présence de représentants du clergé d’Algérie et du Maroc.

Diplômé d’une grande école française, il s’est engagé dans l’église après ses études, et a été ordonné prêtre en 2004 pour le diocèse de Tunis, qui compte une quarantaine d’ecclésiastiques. Contrairement à lui, la plupart sont envoyés en Tunisie par des communautés.

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La cérémonie menée en grande pompe par une quinzaine d’évêques et une soixantaine d’autres prêtres, a rassemblé sous haute surveillance des centaines de chrétiens endimanchés, dans la cathédrale, monument emblématique de l’avenue Bourguiba au cœur de la capitale.

La dernière ordination épiscopale en Tunisie remonte à 1962, six ans après l’indépendance. Elle avait eu lieu à la cathédrale de Carthage, qui a depuis été désacralisée et devenue un lieu culturel.

En Algérie voisine, Jean-Paul Vesco avait été ordonné évêque le 25 janvier 2013 dans la cathédrale d’Oran.

L’Afrique du Nord fut un des hauts lieux de la chrétienté dans les premiers siècles après Jésus-Christ. Actuellement, la petite communauté catholique en Tunisie est composée essentiellement d’étrangers, venus d’Afrique subsaharienne pour leurs études ou à la recherche d’une vie meilleure, ou bien d’Europe pour leur travail.

Pour rappel, la Constitution de 2014 a instauré la liberté de conscience et de culte en Tunisie, mais l’athéisme est mal vu et les conversions restent limitées et difficilement acceptées par la société tunisienne.

V.A.