Libye : Ramaphosa soutient la solution d’El Sisi, le Pape François dénonce la cruauté des belligérants

Afriquinfos Editeur
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Ramaphosa soutient la solution d’El Sisi
Le pape François à Maputo, le 5 septembre 2019.

Ramaphosa soutient la solution d’El Sisi | La crise en Libye a été l’un des sujets abordés par le président égyptien Abdel-Fattah al-et son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa lors d’un entretien téléphonique ce samedi, a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la présidence égyptienne, Bassam Rady. Hasard ou coïncidence, le dimanche, c’était autour du pape François d’exhorter les responsables politiques et militaires à la « fin des violences » alors que le pays est fragilisé par le coronavirus. Le souverain pontife a dit suivre  « avec grande appréhension et aussi avec douleur la situation dramatique en Libye ».

Cyril Ramaphosa a pour sa part salué les efforts de l’Egypte pour résoudre le conflit en Libye, saluant l’initiative de la Déclaration du Caire.

Il a noté que l’initiative est dans la ligne des efforts de l’Union africaine pour régler la crise libyenne et mettre un terme aux répercussions négatives du conflit qui mettent en danger la stabilité et la sécurité des pays voisins et du continent africain dans son ensemble.

Pour sa part, le président al-Sissi a souligné que l’Egypte avait pour objectif de parvenir à un règlement politique global qui garantisse la sécurité et la stabilité en Libye et mette fin à la violence et au terrorisme, avec le retour des institutions de l’Etat et la préservation des ressources du peuple libyen, a indiqué M. Rady.

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Le 6 juin, le chef de l’Etat égyptien a annoncé son initiative visant à mettre fin au conflit interne libyen à la suite de sa rencontre au Caire avec Khalifa Haftar, le commandant de l’armée libyenne basée dans l’est du pays, et Aguila Salah, le président du Parlement basé à Tobrouk.

La Déclaration du Caire propose un cessez-le-feu entre les belligérants libyens, la dissolution des milices et la remise des armes, le retrait des forces étrangères, l’élection d’un conseil présidentiel au pouvoir représentant tous les Libyens et la rédaction d’une déclaration constitutionnelle pour réglementer les élections pour les étapes ultérieures.

L’entretien téléphonique a en outre été l’occasion aux deux présidents d’aborder la situation actuelle du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) et les négociations sur ce point entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la présidence égyptienne, Bassam Rady.

Le pape François dénonce la cruauté des belligérants

« J’exhorte les organismes internationaux et ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires à relancer avec conviction et résolution la recherche d’un chemin menant à la fin des violences, et conduisant à la paix, la stabilité et l’unité du pays », a déclaré le pape depuis une fenêtre du palais apostolique dominant la Place Saint-Pierre.

Il a aussi exprimé sa forte préoccupation pour tous les migrants, réfugiés et personnes déplacées dans le pays, car « la situation sanitaire a aggravé leurs conditions de vie déjà précaires, les rendant plus vulnérables à des formes d’exploitation et de violence ».

« Il y a de la cruauté! », a-t-il insisté, en invitant « la communauté internationale à prendre à cœur leur situation ».Le pape argentin a demandé qu’on leur fournisse « des moyens pour assurer la protection dont ils ont besoin, des conditions de vie dignes et un futur rempli d’espoir ».

La guerre et la division du pays fragilisent la lutte contre le nouveau coronavirus en Libye. Plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le pays est déchiré par une lutte armée entre deux pouvoirs, chacun soutenu par des pays étrangers: à Tripoli et dans tout le nord-ouest, se trouve le gouvernement d’union (GNA), reconnu par l’ONU.Face à lui, le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est qui contrôle également une partie du Sud.

Innocente Nice