Genève (© 2020 Afriquinfos)-Ce lundi, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a appelé à demander des comptes aux responsables des frappes aériennes qui ont tué au moins 53 migrants et réfugiés dans un centre de détention du nord-ouest de la Libye en juillet 2019.
Le HCDH a dans un nouveau rapport, exhorté les parties en conflit en Libye et les gouvernements étrangers qui les soutiennent à enquêter de manière indépendante, impartiale et approfondie sur cet incident, afin que les violations du droit international ne restent pas impunies.
Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, a déclaré que ce rapport concordait avec les précédentes constatations de l’ONU, selon lesquelles les frappes aériennes en question avaient probablement été effectuées par des appareils appartenant à un Etat étranger.
Pour la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet, en fonction des circonstances, cette attaque constituait potentiellement un crime de guerre. « Les Libyens, les migrants et les réfugiés sont pris au piège au milieu de violences et d’atrocités qui sont alimentées par l’impunité. Les coupables qui ont enfreint le droit international doivent rendre compte de leurs crimes », a-t-elle affirmé.
Le gouvernement libyen soutenu par l’ONU est en lutte contre l’Armée nationale libyenne (ANL), alliée au gouvernement rival de Benghazi, dans l’est du pays. Les combats entre les deux parties se sont intensifiés depuis avril 2019, après que l’ANL a commencé à assiéger le sud de Tripoli.
Ces frappes aériennes incriminée par l’ONU a eu lieu le 2 juillet 2019, et a été l’un des incidents les plus meurtriers depuis le renouveau des hostilités au mois d’avril.
Même si elles semblent avoir été conduites par des avions appartenant à un Etat étranger, « on ne sait pas clairement si ces appareils aériens étaient placés sous le commandement de l’ANL, ou sous le commandement d’un Etat étranger soutenant l’ANL », indique le rapport de l’ONU.