L’ONU salue l’Accord en Libye sur un cessez-le-feu permanent

Afriquinfos Editeur
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New York (© 2020 Afriquinfos)- Le vendredi 23 octobre 2020 à Genève, les parties libyennes ont procédé à  la signature d’un accord de cessez-le-feu sous les auspices des Nations Unies. Une action saluée par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

« C’est une étape fondamentale vers la paix et la stabilité en Libye. Je félicite les parties d’avoir fait passer l’intérêt de leur nation avant leurs divergences », a déclaré M. Guterres aux journalistes au siège des Nations Unies à New York.

Il a appelé toutes les parties prenantes et les acteurs régionaux à respecter les dispositions de l’accord de cessez-le-feu et à veiller à sa mise en œuvre sans délai.

Il a invité pour ce faire la communauté internationale à soutenir les Libyens dans la mise en œuvre du cessez-le-feu et dans les efforts pour mettre un terme au conflit. Il s’agit notamment de garantir le respect total et inconditionnel de l’embargo sur les armes imposé à la Libye par le Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-il déclaré.

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A. Guterres a exhorté les parties libyennes à maintenir la dynamique actuelle et à faire preuve de la même détermination pour parvenir à une solution politique du conflit, résoudre les questions économiques et faire face à la situation humanitaire.

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) se prépare à reprendre le Forum de dialogue politique libyen, qui sera précédé d’une série de réunions et de consultations qui faciliteront la reprise de pourparlers politiques inclusifs entre les parties libyennes, a-t-il dit.

Il n’y a pas de solution militaire au conflit en Libye. Cet accord de cessez-le-feu est une étape cruciale. Mais il reste encore beaucoup de travail à accomplir. Les Nations Unies continueront à soutenir les parties libyennes dans la recherche d’une paix durable dans leur pays, a souligné M. Guterres. Les deux délégations libyennes aux pourparlers de la Commission militaire mixte 5+5 ont signé un accord de cessez-le-feu complet, national et permanent avec effet immédiat, a indiqué la représentante spéciale par intérim de M. Guterres pour la Libye.

Un chaos politique depuis 2011

Depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011, la Libye est plongée dans le chaos politique où deux autorités se disputent le pouvoir : le gouvernement d’accord national (GAN), installé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du Sud.

En avril 2019, le maréchal Haftar avait lancé une offensive contre la capitale mais au bout de quatorze mois de combats meurtriers, ses troupes, malgré le soutien de l’Egypte, des Emirats arabes unis et de la Russie, ont subi une défaite cinglante face aux forces pro-GAN, aidées militairement par la Turquie. Les combats ont fait des centaines de morts et poussé à la fuite des dizaines de milliers de personnes. Depuis, les rivaux libyens ont retrouvé le chemin du dialogue et plusieurs rencontres ont eu lieu depuis septembre. Pour la population, épuisée par les combats et les divisions, ce cessez-le-feu permanent est une lueur d’espoir.

«La route a été longue et difficile par moments. Votre patriotisme vous a permis d’avancer et de parvenir à un accord de cessez-le-feu, a poursuivi Stephanie Williams. J’espère que cet accord contribuera à mettre un terme aux souffrances du peuple libyen et nous espérons qu’il permettra aux personnes déplacées et aux réfugiés, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, de retourner chez elles et de vivre en paix et en sécurité».

Mercredi dernier, elle avait annoncé devant la presse des accords sur plusieurs mesures concrètes décidées par les belligérants, comme «l’ouverture des voies terrestres reliant toutes les régions et villes de Libye», avec des «dispositifs de sécurité conjoints». La haute responsable onusienne a en outre annoncé que les deux parties avaient aussi convenu d’accroître la production de pétrole, en demandant à leurs commandants «de travailler avec le représentant de la National Oil Corporation, pour proposer une restructuration des gardes des installations pétrolières».

V. A.