Transition au Mali : La CEDEAO lève ses sanctions politiques et économiques

Afriquinfos Editeur
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Accra (© 2020 Afriquinfos)- La CEDEAO (organisation ouest-africaine) a décidé de la levée des sanctions qui pesaient sur le Mali depuis le 20 aout dernier. Cette levée de sanctions intervient au lendemain de la formation d’un gouvernement de transition.

La levée de sanctions de la CEDEAO a été rendue publique ce mardi, quelques heures après l’annonce de la formation d’un gouvernement de transition. La formation de cette équipe gouvernementale était l’une des conditions sine qua non de cette levée des sanctions régionales.

Face aux «avancées notables vers la normalisation constitutionnelle et pour soutenir ce processus», les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest ont décidé de la levée des sanctions qui pesaient encore sur le Mali. C’est ce qu’indique une déclaration datée du 5 octobre, portant la signature du président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cedeao.

Un gouvernement de 25 membres dont des membres de la junte

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Plus d’une semaine après la nomination du diplomate Moctar Ouane comme Premier ministre de la transition, la composition de son gouvernement a été rendue publique le lundi 5 octobre dans la soirée par le secrétaire général de la présidence, Sékou Traoré. Le nouvel exécutif aux allures de gouvernement d’union nationale est composé de 25 membres. Ces derniers seront chargés de conduire la transition dans les dix-huit prochains mois. La plupart sont des militaires. Ils détiennent plusieurs postes-clés. Ces nouveaux ministres sont aussi des membres de groupes armés, des technocrates et sont des personnalités issues du M5.

Plusieurs portefeuilles importants ont été confiés à des militaires : quatre officiers, dont trois sont membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août dernier. Le colonel Sadio Camara, ancien directeur du Prytanée militaire de Kati et deuxième vice-président du CNSP, devient ainsi ministre de la Défense et des anciens Combattants. Le colonel Modibo Koné, ancien commandant à Koro (Centre) et troisième vice-président de la junte, est pour sa part nommé à la Sécurité et à la Protection civile.

Autre ministère stratégique qui échoit à l’un des officiers ayant conduit le coup d’État, c’est celui de la Réconciliation nationale dont les rênes sont confiées au colonel-major Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air et porte-parole du CNSP (il en fut la figure la plus médiatique dans les jours qui ont suivi le putsch).

Quatrième militaire à faire son entrée au gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga dirigera le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation – un portefeuille capital puisque, en attendant une éventuelle réforme du système électoral, c’est lui qui aura la charge de l’organisation des scrutins.

I. N.