Togo : Que retient-t-on des manifestations des 7, 8, et 9 novembre

Afriquinfos
3 Min de Lecture

Lomé (© Afriquinfos 2017)- Après Mardi et mercredi, des milliers de manifestants sont encore  descendus jeudi dans les rues de Lomé pour la troisième journée consécutive, pour exiger le départ du président togolais Faure Gnassingbé.

« Nous sommes décidés à en finir avec ce régime qui a trop duré et qui ne veut pas laisser la place à d’autres personnes », a déclaré à l’AFP Kodjovi, un couturier qui a fermé son atelier depuis mardi pour pouvoir manifester. « Je sortirai chaque fois qu’il y aura marche ».

La mobilisation lancée par une coalition de 14 partis de l’opposition ne faiblit pas depuis fin août, avec des marches organisées presque chaque semaine qui rassemblent les foules dans la capitale, mais aussi à travers tout le Togo et notamment dans les régions du nord, longtemps réputées acquises au pouvoir.

Ils demandent une limitation du nombre de mandats présidentiels à deux et la démission de Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père décédé en 2005 avec le soutien de l’armée, avant d’être réélu en 2010 et en 2015 au terme de scrutins très contestés par l’opposition.

- Advertisement -

Jean Pierre Fabre exige le départ de Faure Gnassingbé

Pour sa part, le chef de fil de l’opposition soutenait en septembre dernier que le peuple togolais ne peut suivre Faure Gnassingbé dans le « dilatoire tout le temps ». Jean Pierre Fabre le dit clairement ; il y des exigences et l’une d’elle : le départ de Faure Gnassingbé. Lire les propos du Chef de File de l’opposition.

Après presque trois mois de crise politique, la situation « semble dans l’impasse », estime Comi Toulabor, directeur de recherche au LAM (Les Afriques dans le Monde) à Sciences po Bordeaux, en France.

« Le pouvoir n’a aucunement l’air de vouloir céder à la rue, et les ouvertures qu’il prétend faire (en appelant au dialogue, ndlr) ne sont pas des ouvertures », dit-il. « Il (Faure Gnassingbé, ndlr) continue à semer la terreur et à tuer des gens en utilisant les même méthodes que son père », le général Gnassingbé Eyadéma, qui a régné d’une main de fer sur le pays pendant 38 ans.

Seule une intervention de la communauté internationale pourrait dénouer la crise, or celle-ci « a l’air de se désintéresser complètement du problème », selon M. Toulabor: le bras de fer actuel entre pouvoir et opposition « peut durer encore longtemps » et joue en faveur du président Gnassingbé, qui espère avoir ses détracteurs « à l’usure »

Innocente Nice