Togo: ouverture ce lundi du dialogue entre pouvoir et opposition

Afriquinfos
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Lomé (© Afriquinfos 2018)-  Au Togo, c’est ce jeudi que s’ouvre les discussions entre le parti au pouvoir et l’opposition. Les deux  camps vont tenter de trouver une issue à la  crise qui dure depuis le mois d’août dernier.

Depuis le 19 aout 2017, une coalition d’opposition manifeste tous les quinze jours pour réclamer le retour à la Constitution de 1992. Celle qui prévoit la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.

Outre les deux parties adversaires concernées, prendront part aux discussions des facilitateurs à la crise, notamment le ministre d’Etat guinéen Tibou Kamara et le ministre ghanéen de la Sécurité, Albert Kan-Dapaah.

Depuis novembre dernier, le dialogue politique peine à démarrer. Et aujourd’hui encore, plusieurs zones d’ombre menacent le processus.

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Mais pour cette journée du jeudi sera uniquement consacrée aux travaux d’un comité préparatoire. Composé de représentants du gouvernement, de l’opposition et du parti majoritaire, ce comité va devoir éclaircir plusieurs points importants.

Au cœur des débats : les fameuses mesures d’apaisement. L’opposition réclame la libération des personnes arrêtées dans le cadre des manifestations des derniers mois. Elle estime à 90 environ le nombre de détenus.

L’opposition demande également la libération de sept personnes incarcérées dans une tout autre affaire, celle des incendies des marchés de Lomé et Kara en 2013. Plusieurs membres de l’opposition avaient été arrêtés après ces incendies et l’ANC affirme que sept se trouvent toujours en détention aujourd’hui.

Leur sort et celui des personnes arrêtées dans le cadre des manifestations doit être étudié en priorité ce jeudi. Mais ce n’est pas tout, le comité préparatoire doit aussi fixer un calendrier et établir qui participera au dialogue proprement dit.

L’église catholique se prononce

En prélude à l’ouverture de ce dialogue tant attendu, l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro, président du présidium de la conférence nationale souveraine de juillet à août 1991 a lors conférence de presse demandé à Faure Gnassingbé de quitter le pouvoir en 2020, ce qui serait tout à son honneur.

« J’appuie tous ceux qui demandent qu’il s’en aille. Il ne doit plus renouveler son mandat. Je ne dis pas qu’il doit quitter aujourd’hui. Qu’on le laisse finir le mandat en cours. Il faut laisser le chef de l’Etat terminer complètement, dignement, son mandat. Mais l’entêtement à ne pas quitter le pouvoir est diabolique. Notre Constitution dit sur ce point qu’en aucun cas un chef d’Etat ne doit faire plus de deux mandats. Prions pour que cela se réalise, pour que notre pays soit réellement un pays démocratique libre qui travaillera pour son avancée et pour le développement intégral de ses enfants. »

Xavier Gilles Cardozzo