Togo : la crise politique asphyxie le secteur privé (Chambre de commerce et d’Industrie)

Afriquinfos
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Lomé (© 2018 Afriquinfos) –Au Togo, l’actuelle crise politique ralentit l’activité économique, selon  une enquête menée par la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT) et dont les résultats ont été publiés le week-end dernier. Les analyses révèlent des chiffres inquiétants.

Interrogées, en fin 2017, sur 912 entreprises, 71,93 % ont confié à la CCIT avoir vu leurs chiffres d’affaires chutés de 25 à 50 % au second trimestre 2017. Cependant 82,77 % de ces entreprises, estiment que la baisse de régime est la conséquence des mouvements politiques dont le Togo est victime depuis  huit mois.

D’après Germain Meba, président de la Chambre de commerce, l’objectif en mettant à la lumière les résultats de cette étude, est de “mesurer l’impact du climat socio-politique” en vue “d’adapter notre stratégie et d’accompagner les opérateurs économiques”, a-t-il assuré tandis qu’au niveau du secteur privé, l’inquiétude monte.

De même le Fonds monétaire international avait également évoqué un impact négatif de la crise politique sur la croissance économique aussi bien que sur sur les recettes fiscales du Togo bien que le gouvernement se soit lancé dans un vaste chantier de réformes pour améliorer le climat des affaires.

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Le Togo toujours la tête sous l’eau

Toutefois, l’horizon peine à être perçu. Le parti présidentiel et opposition ont suspendu le dialogue politique qui avait pourtant donné d‘énormes espoirs pour un retour à la normale.

Par ailleurs, les dirigeants des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se sont de nouveau penchés sur la crise togolaise lors d’un sommet extraordinaire à Lomé, où ils ont désigné les présidents ghanéen et guinéen Nana Akufo-Addo et Alpha Condé “facilitateurs”.

Dans un communiqué rendu public, ils ont appelé à des réformes constitutionnelles dans le respect “des normes et principes de la démocratie et de l’Etat de droit”.

Depuis septembre, des milliers de Togolais descendent à l’appel de la coalition de l’opposition dans les rues pour demander l’application de la Constitution de 1992, qui implique une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. C’est d’ailleurs sur ce point que les pourparlers s’enlisent.

Les négociations engagées depuis le 19 février pour tenter de mettre fin à sept mois de grave crise politique et sociale avaient été interrompues après trois séances de discussion. Cette semaine, la coalition a décidé de reprendre ses marches, manifestations interdites par les autorités togolaises.

Xavier Gilles CARDOZZO