Coup d’Etat au Mali : Macky Sall plaide pour un allègement des sanctions de la CEDEAO 

Afriquinfos Editeur
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Le président Macky Sall  en quarantaine

Bamako (© 2020 Afriquinfos)- A l’issue d’un Sommet Extraordinaire virtuel tenu jeudi, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a opté pour la fermeté à l’encontre des militaires qui ont pris le pouvoir à Bamako. Mais cette fermeté doit avoir un coté humanitaire. C’est le sens du plaidoyer présidentiel de Macky Sall ce jeudi.  

 

Par la voix de son président en exercice, le Président nigérien Issoufou Mahamadou, l’organisation régionale a ordonné un retour sans conditions de l’ordre constitutionnel avec le rétablissement dans ses fonctions d’IBK. Une injonction assortie de sanctions allant de la suspension du Mali de toutes les instances de la CEDEAO à son isolement, ainsi que l’arrêt de toutes transactions en direction dudit pays. Les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, suite à une requête de leur homologue sénégalais Macky Sall, ont néanmoins adoucit le ton concernant l’embargo sur les produits de première nécessité.

La CEDEAO ne veut pas laisser le cas Mali prospérer dans la sous-région. Aussi dans le communiqué qui a sanctionné le Sommet extraordinaire de ce jeudi, le ton était à la fermeté. Issoufou Mahamadou, président en exercice de l’organisation régionale qui en a fait lecture, a ainsi «condamné avec fermeté les menaces et les pressions ainsi que les manipulations effectuées par les militaires putschistes sur le Président Ibrahim Boubacar Keïta pour le contraindre à annoncer une démission contre gré ; dénié toute forme de légitimité aux militaires putschistes et exigé le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel».

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Et d’ajouter une série de sanctions qui vont de la suspension du Mali de tous les Organes de décision de la CEDEAO avec effet immédiat conformément au Protocole Additionnel de la Démocratie et la Bonne Gouvernance et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel, la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, financières et commerciales, à l’exception des denrées de première nécessité, des médicaments, du carburant, et de l’électricité entre les pays membres et le Mali».

Ce bémol mis par les Chefs d’Etat de la Communauté est à mettre à l’actif du président sénégalais qui dans son intervention lors de la visioconférence, a appelé «la CEDEAO à réapprécier les sanctions annoncées pour tenir compte des impératifs humanitaires. Dans cette perspective, les denrées de première nécessité, les produits pétroliers et les produits pharmaceutiques ne devraient pas être concernés par l’embargo. «Cet amendement a été accepté pour être intégré dans la déclaration finale», indique une note de la présidence de la République sénégalaise.  S’agissant de l’envoi au Mali de la Force en Attente de la CEDEAO évoqué dans le communiqué de l’organisation, Dakar a aussi appelé à privilégier le dialogue dans la résolution de cette crise pour laquelle une médiation était déjà en cours avant que ne survienne le coup d’Etat.

Boniface T.