L’OMS déclare la fin de l’épidémie de la fièvre de Marburg en Afrique de l’ouest après l’extinction du foyer suspect guinéen

Afriquinfos Editeur
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Brazzaville (© 2021 Afriquinfos) – La Guinée a déclaré aujourd’hui la fin de la flambée de maladie à virus Marburg après qu’aucun cas n’a été signalé pendant 42 jours – soit le double de la période d’incubation, ou bien le temps entre deux infections et le début de la manifestation des symptômes. La présence du virus a été confirmée le 9 août, ce qui constituait la première fois que la maladie émergeait dans le pays et en Afrique de l’Ouest.

La maladie, véhiculée par un virus hautement infectieux qui provoque une fièvre hémorragique, a été signalée dans le sud de la Guinée, dans la même région où ont été détectés les premiers cas de l’épidémie d’Ebola qui a duré de février à juin 2021, ainsi que l’épidémie de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest.

« Sans intervention immédiate et décisive, les maladies hautement contagieuses comme Marburg peuvent aisément échapper à tout contrôle. Aujourd’hui, nous pouvons compter sur une expertise grandissante dans la riposte aux épidémies en Guinée et dans la Région, qui a sauvé des vies, contenu et évité un débordement du virus Marburg », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Alors que la flambée a été déclarée terminée, des éruptions de la maladie peuvent subvenir. Cependant , les autorités sanitaires de la Guinée, les experts de l’OMS et les scientifiques approfondissent les investigations sur la source de la flambée de Marburg, dont l’analyse des chauves-souris et des études sérologiques, afin de non seulement comprendre comment le virus a émergé, mais aussi d’aider à prévenir de potentielles futures flambées.

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Marburg, qui appartient à la même famille qu’Ebola, est transmis aux humains par les roussettes (des chauves-souris) et se propage parmi les humains par contact direct avec les fluides corporels des personnes, des surfaces et des matériaux infectés.

la maladie à virus Ebola était « vaincue »

Bien qu’il n’existe pas de vaccin ou de traitements antiviraux approuvés pour traiter le virus, des soins de soutien – réhydratation par des fluides par voies orale ou intraveineuse – et le traitement de symptômes spécifiques, améliorent les chances de survie. Un éventail de traitements potentiels, parmi lesquels des produits du sang, des immunothérapies et des pharmacothérapies, sont à l’étude.

En Afrique, de précédentes épidémies et des cas sporadiques sont été signalés en Angola, en République démocratique du Congo, au Kenya, en Afrique du Sud et en Ouganda.

Par ailleurs, le célèbre virologue congolais Jean-Jacques Muyembe Tamfum a assuré jeudi à Kinshasa que la maladie à virus Ebola était « vaincue », grâce aux vaccins et aux traitements médicaux contre cette fièvre hémorragique qui a fait plus de 15 000 morts depuis son apparition.

Plus de quarante ans après avoir découvert le virus Ebola dans une région reculée du Zaïre, le professeur congolais Jean-Jacques Muyembe Tamfum a assuré, jeudi 16 septembre, à Kinshasa : « Elle est vaincue. »

Le virologue de 79 ans était à l’honneur d’une cérémonie organisée à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), dont il est le directeur général, pour saluer l’arrivée sur le marché du traitement « Ebanga », anticorps monoclonal approuvé en décembre dernier par l’Agence américaine des médicaments (FDA).

L’histoire a commencé en 1976, quand Jean-Jacques Muyembe, épidémiologiste de terrain, a été appelé dans le village de Yambuku, dans le nord de la République démocratique du Congo qui s’appelait alors Zaïre, où une maladie mystérieuse venait de faire son apparition.

Depuis son apparition, le virus Ebola a fait plus de 15 000 morts. Il se transmet à l’homme par des animaux infectés, la transmission humaine se faisant par les liquides corporels. Les principaux symptômes sont des fièvres, vomissements, saignements, diarrhées.

La plus grande épidémie a frappé l’Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016 (11 000 morts). La RDC a, quant à elle, connu cette année sa 12e épidémie, qui a duré trois mois.

I.N.