Cotonou (© 2019 Afriquinfos)-L’ex-chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi en exil depuis plusieurs mois et adversaire politique de l’actuel chef de l’Etat Patrice Talon, est rentré à Cotonou dimanche, d’après plusieurs de ses proches. « Le président Bono Yayi est rentré au bercail et se porte très bien », a déclaré à l’AFP, Eugène Azatassou, proche de l’ancien président et responsable politique des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), le parti de l’ancien président.
« Il est revenu au pays par avion avec l’un de ses fils. Il est passé par le salon d’honneur (de l’aéroport) et il a été bien accueilli par les gardes », a confirmé un autre proche de l’ancien chef de l’Etat, sous couvert d’anonymat, soulignant qu’il était au pays pour « les fêtes ».
« Je ne sais pas quand ils vont repartir », a indiqué cette même source. Le lieu de son exil n’est pas clair, et n’a pas été officiellement divulgué, bien que la presse locale cite régulièrement le Togo voisin. Dans le quartier résidentiel de Cadjehoun, dans le centre de Cotonou et où se trouve la résidence de l’ancien président, aucune affluence n’était visible lundi matin. Il n’y avait pas non plus de présence policière, a constaté un journaliste de l’AFP.
Après des semaines de tensions post-électorales, Boni Yayi qui a été à la tête du Bénin d’avril 2006 à avril 2016, a été contraint de quitter le pays au mois de juin dernier.
Le 1er mai, quelques jours après les élections législatives auxquelles l’opposition n’a pas pu présenter de candidats, des centaines de personnes s’étaient rassemblées autour du domicile de l’ancien président, craignant qu’il ne soit arrêté pour avoir demandé à son successeur, le président Talon, d’arrêter le processus électoral et à la population de se soulever. L’armée et la police ont finalement délogé les manifestants en ouvrant le feu sur la foule et faisant plusieurs morts.Son domicile avait été assiégé pendant plusieurs semaines par la police.
L’ancien dirigeant vit depuis en exil mais est revenu dans le pays à la mi-novembre avec une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
AFP