Diplomatie : La crise togolaise sur les réformes gérée avec une légèreté de la communauté internationale?

Afriquinfos
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ADDIS-ABEBA (© 2017 Afriquinfos) – Il y a presque deux semaines, le Communiqué conjoint CEDEAO-UA-Bureau ouest-africain et pour le Sahel de l’ONU avait suscité un tollé à Lomé au regard de son contenu qui confortait l’idée de «la tenue d’un référendum» pour trancher sur les réformes. Un tollé rapporté par les médias, mais pas le méli-mélo autour de la publication de ce communiqué.

 

 Au siège de l’UA, «plusieurs diplomates confessent avoir affiché leur étonnement lors de la publication du Communiqué conjoint CEDEAO-UA-Bureau ouest-africain de l’ONU» sur le Togo, le 04 octobre dernier. Dans les couloirs de l’organisation panafricaine, plusieurs diplomates ouest-africains confient «sous anonymat et sans détours que ni le Président en exercice de l’Union Africaine, ni le Président de la Commission de l’UA, ni le Commissaire Paix et Sécurité de l’organisation continentale» n’ont été associés à la rédaction du communiqué qui a valu une volée de bois vert à l’UA au Togo durant plusieurs jours. «Une réaction anti-UA qui a surpris et mécontenté» plusieurs fonctionnaires de l’organisation, précise-t-on auprès de l’organisation mère des institutions sur le continent noir. A qui attribuer alors la paternité réelle du communiqué tant décrié par la coalition de 14 partis de l’opposition et la rue togolaises? «Une chose est sûre, c’est à Dakar (Sénégal) que ce Communiqué a été écrit», décrit une autre source introduite dans le système onusien qui refuse «d’en dire plus» pour éviter toute brouille entre institutions internationales sur le Togo. Dans les rues togolaises, ce Communiqué a davantage révulsé parce qu’il prenait le contre-pied «d’un appel au dialogue» intertogolais d’Antonio Manuel Guterres. Ainsi que celui du «Groupe des 5» au Togo (France, Allemagne, USA, UE et Système des Nations Unies).

 

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Un pays, une crise qui dure depuis 27 ans

 Lors de la résurgence du bras de fer autour des réformes politiques et institutionnelles (recommandées par l’APG- le plus large consensus entre acteurs politiques signé en août 2006-) le 19 août dernier, l’UNOWAS (Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel) et la CEDEAO ont été les premiers à s’enquérir de la situation sur le terrain. Le Secrétaire général de l’ONU leur emboîtera le pas à la faveur de la tenue de l’AG annuelle de l’organisation.

Au nom de l’UNOWAS, Dr Ibn Chambas a été le premier à prendre le pouls de la montée des enchères politiques, suite aux historiques manifestations synchronisées du PNP (Parti national panafricain) dans plusieurs villes du Togo et dans la diaspora le 19 août 2017. Dr Chambas fera le tour des principaux acteurs sur le terrain. Il appellera plus tard les Togolais à «aller au referendum» via une interview accordée au confrère BBC. Re-tollé à Lomé !!

Pour sa part, la CEDEAO s’est essentiellement prononcée sur la crise des réformes au Togo au travers d’une position objective de son Président, Marcel de Souza, à l’issue d’un séjour togolais à la mi-septembre 2017, séjour durant lequel il a échangé avec tous les acteurs impliqués dans la crise de ce pays. Depuis, officiellement, silence radio sur le dossier togolais. «Il faut avouer que le fait que Faure Gnassingbé soit le président en exercice de la CEDEAO et partie dans le dossier togolais ne facilite pas la tâche à cette organisation ouest-africaine», fait remarquer un diplomate résidant au Togo.

La prochaine piste évoquée pour explorer des débuts de solution au différend entre Faure Gnassingbé et son opposition est celle du Président Alpha Condé, Président en exercice de l’UA, lui-même englué depuis trois ans dans la mise en œuvre de différents accords politiques avec son opposition…

 

Par Bella EDITH