Dakar (© 2023 Afriquinfos)- Plusieurs composantes de la classe politique sénégalaise ont réagi suite à la condamnation à deux ans de prison de l’opposant Ousmane Sonko. La première vient du Parti politique Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) dont est issu l’opposant à Macky Sall.
Le Pastef présidé par Ousmane Sonko, s’est opposé à la décision de la justice sénégalaise et a appelé chaque citoyens à une grande mobilisation suite au verdict prononcé à l’encontre de son leader ce 1er juin, pour lutter contre ce qu’il qualifie de ‘’voyoucratie’’ et les dérives dictatoriales du pouvoir en place.
‘’Ce verdict sur commande est l’ultime étape du complot ourdi Macky Sall et ses sbires à l’encontre du principal opposant de ce pays Macky Sall. Jamais le Sénégal et les institutions de ce pays n’ont été aussi bafouées et désacralisées’’, indique un communiqué du parti. ‘’Le Pastef, dénoncent vigoureusement ce verdict indigne d’un Etat de Droit’’, souligne la même source.
‘’Le verdict rendu par la chambre criminelle dans le procès du leader du parti PASTEF, révèle, une nouvelle fois, la transformation de la justice en un outil de manipulation politique’’, s’indigne également Aminata Touré. Selon l’ancienne première ministre sous Macky Sall, ‘’le verdict contre n’a pas retenu les deux chefs d’accusation de départ, ceux de viol et menaces de mort. Par conséquent, cette condamnation à deux ans ferme est des plus injustes. Je renouvelle ma solidarité à Ousmane Sonko et aux militants de Pastef’’, a-t-elle dénoncé sur sa page twitter.
Pour Khalifa Ababacar Sall, ‘’la condamnation de Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, malgré l’acquittement pour les faits de viol et menaces de mort, est une nouvelle manœuvre judiciaire dont le but ultime est de perpétuer le processus d’élimination d’adversaires politiques.
Nous devons en finir, définitivement, avec ces dérives qui soulèvent de sérieuses questions quant à l’intégrité de notre démocratie. Je dénonce, fermement, cette parodie de justice et appelle à la mobilisation de tous les citoyens pour le respect du droit et des valeurs démocratiques’’, a écrit l’ancien maire de Dakar dans un tweet.
Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024, a été condamné jeudi 1er juin à deux ans de prison ferme pour “corruption de la jeunesse”. Le maire de Ziguinchor est menacé d’inéligibilité, ce qui suscite la colère de ses partisans. Neuf personnes ont été tuées en marge des violences qui ont éclaté dans plusieurs villes du pays après le verdict.
Peu après l’annonce, jeudi 1er juin, de la condamnation, de nombreux jeunes sont descendus dans la rue pour laisser éclater leur colère à Dakar.
Ces violents affrontements ont aussi touché les régions, comme Mbour, Saint Louis et Ziguinchor, fief d’Ousmane Sonko dont il est le maire. Le Ministre de l’intérieur a annoncé dans la soirée, le décès de neuf personnes à Dakar et Ziguinchor. L’accès aux réseaux sociaux a été restreint afin d’empêcher la «diffusion de messages haineux et subversifs», selon le ministère.
Vignikpo Akpéné
