Abuja (© 2019 Afriquinfos)- Le Conseil économique national (CEN) a rendu lors d’une rencontre à la présidence du Nigeria un rapport alarmiste sur les vols de pétrole dans ce pays d’Afrique de l’ouest. Le vandalisme sur les oléoducs ont conduit le Nigeria a la perte de 22 millions de barils de pétrole, soit 1,35 milliard de dollars, entre janvier et juin 2019, a annoncé jeudi un responsable officiel à Abuja.
D’après le gouverneur de l’Etat d’Edo, Godwin Obaseki, « 22,6 millions de barils de pétrole brut, d’une valeur d’environ 1,35 milliard de dollars, ont été perdus au cours du premier semestre de cette année. Et si cette situation n’est pas maîtrisée, dans deux ans, nous aurons perdu plus de 2,7 milliards de dollars », a-t-il dit à l’issue de la réunion.
Quatre oléoducs majeurs, à savoir, le Nembe Creek Trunk Line (9,2 millions de barils de pertes), le Trans-Niger (8,6 millions de barils), le Trans-Forcado (3,9 millions de barils) et le Trans-Escravos (877.000 barils), sont concernés par ces chiffres fournis par la Société nationale des hydrocarbures (NNPC), a-t-il précisé.
Le Nigeria est le premier producteur de brut du continent africain, devant l’Angola, avec des réserves estimées à 70 milliards de barils en pétrole et gaz (parmi les 10 plus grandes réserves mondiales), et une production qui frôle les 2 millions de barils par jour. Des décennies de production ont permis à d’importants responsables gouvernementaux de s’enrichir et de générer des profits énormes pour des grandes compagnies étrangères notamment, mais la majorité des Nigérians, notamment dans le delta pétrolier du Niger (sud-est) continuent de vivre dans la pauvreté.
Des dizaines de milliers de personnes vivent aujourd’hui du vol de brut sur les pipelines ou en mer, des raffineries illégales qui ont essaimé dans les zones marécageuses et forestières, et de la vente de carburant au marché noir dans cette région dévastée par la pollution pétrolière.
Généralement les acteurs de ce grand secteur informel vont des communautés villageoises locales aux bandes criminelles en passant les groupes armés rebelles, qui sont d’ailleurs responsables de nombreuses attaques contre les infrastructures pétrolières de la région en 2016-2017.
Innocente Nice