Inates (© 2019 Afriquinfos)-Au moins 70 militaires nigériens ont été tués et plusieurs dizaines d’autres sont portés disparus mardi soir après que des hommes armés aient attaqué une position de l’armée nigérienne dans la zone d’Inates (ouest), près de la frontière avec le Mali.
L’attaque de ce mardi est la deuxième en deux jours contre des positions de l’armée nigérienne. Lundi, trois militaires nigériens et quatorze « terroristes » ont été tués dans une attaque contre un camp de l’armée dans la région de Tahoua (ouest) voisine de Tillabéri et proche du Mali, a indiqué mardi soir le ministère nigérien de la Défense.
Parmi les victimes figurent le commandant de la compagnie et son adjoint, ont indiqué les mêmes sources, annonçant également la mort de 57 terroristes au cours de l’attaque.
Les assaillants lourdement armés venus du nord du Mali à bord de plusieurs colonnes de véhicules, de blindés et de motos, ont attaqué la compagnie sur trois fronts, ce qui a obligé le reste des militaires à se replier après plusieurs heures de combats intenses, selon les mêmes sources.
L’Etat d’Urgence prorogé
Mardi, le conseil des ministres a « prorogé pour une période de trois mois » l’état d’urgence décrété depuis 2017 dans plusieurs départements de Tillabéri et de Tahoua pour tenter de juguler les raids « terroristes ». Cette mesure accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité sur les théâtres des opérations, dont celui d’ordonner des perquisitions de nuit comme de jour dans un domicile. En outre, elle limite les mouvements des personnes, des motos et des voitures dans les espaces concernés.
Le gouvernement nigérien a par ailleurs décrété un deuil national de trois jours à compter de jeudi à la mémoire des militaires tués.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou en déplacement en Egypte a écourté sa mission dès qu’il a été informé du drame, selon un communiqué de la présidence nigérienne.
Ces attaques de mouvements terroristes contre les positions des forces armées nigériennes interviennent à une semaine d’un sommet convoqué à Pau, en France, le 16 décembre prochain par le président français Emmanuel Macron pour discuter avec les chefs d’Etat des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) de la sécurité dans la région, a constaté le ministère.
La partie nord du Mali est le refuge depuis près de six ans de plusieurs groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements islamistes, ainsi que de narcotrafiquants. Ils mènent des attaques meurtrières de part et d’autre de la frontière commune aux deux pays, longue de plus de 800 km.
Le camp militaire avait déjà été la cible d’une attaque terroriste en juillet dernier ayant couté la vie à 18 militaires nigérien.
I.N