Le diplomate Bako-Arifari de l’OCI ne croit pas à un retrait du Mali de la CEDEAO le 03 juillet prochain

Afriquinfos Editeur
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Bamako © 2022 Afriquinfos)- L’annonce faite la semaine dernière par la junte militaire au pouvoir au Mali de prolonger de deux ans la durée de la transition a pris de court les dirigeants de la CEDEAO. Aussi le prochain Sommet de l’organisation régionale prévu le 3 juillet est-il très attendu. La probabilité d’un durcissement des sanctions de la CEDEAO mais aussi d’une sortie d’une sortie du Mali de la CEDEAO est évoquée. Mais pour Nassirou Arifari-Bako, ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin et actuel Envoyé spécial pour l’Afrique de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), cette dernière éventualité n’est pas souhaitable.

Interrogé par RFI, Nassirou Arifari-Bako, ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin et actuel envoyé spécial pour l’Afrique de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a livré son analyse sur la situation qui prévaut au Mali.

Selon lui, l’annonce de la prolongation de la transition malienne de deux années alors même que les négociations se poursuivaient avec la CEDEAO, n’a rien de surprenant : ‘’En dehors de son caractère unilatéral, il contient l’essentiel de ce qui découle des différents échanges que nous avons eus et aussi du rapport du médiateur de la Cédéao, le président Jonathan Goodluck. Donc cela ne devrait pas être une source de blocage pour la suite’’, soutient l’envoyé spécial de l’OCI.

Nassirou Arifari-Bako fait également savoir que la tendance au sein de la CEDEAO est pour une levée des sanctions même si les avis divergent sur le sujet : ‘’Il y en a qui étaient pour une mesure concomitante de fixation de la durée de la transition et de levée automatique des sanctions. Il y en a (d’autres, ndlr) qui ont estimé qu’il faut peut-être un chronogramme de la transition et que la levée des sanctions se fasse progressivement, en fonction des résultats, par étape.

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Tout le monde est donc d’accord sur le principe qu’il faut aller vers la levée des sanctions’’, assure l’ancien membre du gouvernement béninois. S’agissant du scénario selon lequel le Mali quitte la CEDEAO, excédée par les sanctions, l’ancien Chef de la diplomatie béninoise ne l’envisage aucunement: ‘’Je pense que c’est une hypothèse catastrophe qui n’est pas du tout souhaitable. Et quand on sait tous les avantages de l’appartenance à la Cédéao, quand on sait l’histoire politique du Mali en termes de panafricanisme et d’accompagnement de processus d’intégration, je ne crois pas qu’une telle hypothèse soit celle qui puisse être privilégiée’’.

Et de poursuivre: ‘’Nous préférons être optimistes. Ce n’est pas sur des questions de détails autour d’un chronogramme de transition, des questions peut-être de décision unilatérale qui relèvent d’incompréhensions qui peuvent arriver, qu’on peut envisager une sortie aussi dommageable du Mali de la Cédéao. Nous ne sommes pas en tout cas dans cette perspective et nous ne le souhaitons pas’’.

Boniface T.