Diary Sow, la célèbre ‘disparue’ sénégalaise réapparaît et défend le féminisme 

Afriquinfos Editeur
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Dakar (© 2021 Afriquinfos)- En janvier dernier, son nom barrait la ‘Une’ des journaux en France et à Dakar. Diary Sow, meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019 avait mystérieusement disparu alors qu’elle devait retourner en cours à Paris où elle est désormais inscrite. La jeune romancière était ensuite réapparue en évoquant la nécessité de «prendre un répit salutaire». Diary Sow a participé ce jeudi à une conférence virtuelle organisé par l’Institut Français de Saint-Louis, conférence au cours de laquelle elle s’est muée en défenseure des droits des femmes.      

La visioconférence intitulé «Forum Exclusivement Féminin» organisée par l’Institut Français de Saint-Louis a vu une participation remarquée de Diary Sow. Bien que virtuelle, c’était la première apparition publique de la meilleure élève du Sénégal ces deux dernières années depuis sa «disparition-réapparition». La dernière fois qu’on avait entendu parler d’elle, c’était pour le vernissage de son deuxième ouvrage qui raconte l’histoire d’une adolescente qui fuit le domicile familial «dans l’espoir de vivre la vie dont elle a toujours rêvé». Là, c’était via une courte vidéo dans laquelle elle n’apparaissait pas qu’elle a présenté son roman.

Ce jeudi, c’était bien elle derrière son écran. Si beaucoup espéraient qu’elle évoqua ses déboires de début d’année 2021, ils ont été déçus. C’est sur un tout autre sujet que la jeune romancière s’est exprimée. Celui de la condition des femmes dans la société africaine et sénégalaise en particulier : «En grandissant, j’ai observé les femmes dans mon entourage avec le poids du silence, le stoïcisme, l’acceptation passive des choses… Je me suis rendu compte que ce modèle imposé à toutes les filles de mon pays n’était pas sans failles. Et que je n’étais pas vraiment certaine de vouloir m’y conformer», a-t-elle déclaré.

Pour se frayer un chemin et trouver sa voie, Diary Sow indique avoir trouvé des réponses dans des «romans qui pointaient un doigt accusateur sur la polygamie, la misogynie, ou encore le mariage précoce». C’est de là d’ailleurs que vient sa passion pour l’écriture.

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Selon elle, si des victoires ont été obtenues par les pionnières du féminisme au Sénégal, la nouvelle génération doit aussi jouer sa partition «Nous sommes encore trop timides, je trouve. Nous ployons sous le poids de la religion et des traditions. Nous nous oublions face aux normes et aux carcans qui veulent nous enfermer. Quand il y a certaines qui osent se lancer et vivre leur vérité, et non celle qu’on leur impose, on leur nie souvent cette légitimité».

Une déclaration qui ne manque pas de faire écho à son «besoin irrépressible de couper les ponts pour un moment», besoin qui l’a poussée à prendre le large en janvier dernier.

S. B.