Kenya : Martha Koome marque l’histoire en devenant la première juge à la tête de la Cour suprême

Afriquinfos Editeur
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Nairobi (© 2021 Afriquinfos)- Considérée l’un des piliers de l’Etat, la Cour suprême du Kenya a à sa tête depuis ce mercredi 19 mai 2021 Martha Karambu Koome. Celle qui devient ainsi la première femme de l’histoire du pays à diriger l’instance, a été nommée par décret par le président Kenyatta.

 Fervente défenseure des droits des femmes, au caractère réputé calme, Mme Koome, 61 ans, prend la tête du pouvoir judiciaire à un peu plus d’un an des élections générales. Sa nomination s’est effectuée des heures seulement après qu’elle ait été entérinée par le Parlement, même si son nom ne figurait pas parmi les favoris dans la liste des dix candidats au poste.

  Celle qui siégeait encore à la Cour d’appel succède donc à David Maraga parti à la retraite en janvier dernier.

La nouvelle présidente de la Cour suprême, a au cours de son audition devant les parlementaires, promis qu’elle débarrasserait le système judiciaire de la corruption et va préserver son indépendance. « Je suis une juge qui regarde la société et les Kényans se sentiront en sécurité avec moi », a-t-elle dit.

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  Durant le régime autoritaire du président Daniel Arap Moi (1978-2002), Mme Koome s’était fait un nom en défendant des prisonniers politiques parmi lesquels Raila Odinga qui deviendra le chef historique de l’opposition.

  En 2019, elle faisait partie d’un collège de cinq juges qui a rejeté un appel visant à empêcher une organisation de défendre les droits des homosexuels. Elle a également participé à la refonte de la Charte des Enfants du Kenya.

En septembre 2017, la Cour suprême en charge du contentieux électoral, avait annulé les résultats de l’élection présidentielle kenyane, une première dans l’histoire du continent, qui a envenimé les relations entre la magistrature et le président Uhuru Kenyatta, finalement réélu. L’institution pourrait être une nouvelle fois amenée à jouer un rôle crucial lors des prochains scrutins.

  Mme Koome va prendre ses fonctions alors qu’un tribunal de première instance a récemment jugé illégal le processus de révision de la Constitution initié par le président Uhuru Kenyatta avec le soutien de Raila Odinga.

 Le gouvernement a promis de faire appel et d’aller, s’il le faut, jusqu’à la Cour suprême pour sauver le principe de cette révision constitutionnelle, susceptible de conditionner les alliances politiques de l’élection présidentielle de 2022.

Akpene Vignikpo