Djibouti aura la plus forte croissance en 2021 en Afrique selon la Banque mondiale

Afriquinfos Editeur
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Djibouti (© 2021 Afriquinfos) – Dans un contexte mondial marqué par un ralentissement des activités économiques en raison de la pandémie de la Covid-19, Djibouti a su tirer son épingle du jeu. Dans le dernier rapport Global Economic Prospect édité par la Banque Mondiale, il ressort que Djibouti aura la plus forte croissance en Afrique en 2021, car il a su tirer profit de son principal atout, son positionnement privilégié au carrefour des grandes voies maritimes.

Qui veut voyager loin, ménage sa monture. Cette assertion pourrait bien se prêter à la situation actuelle de Djibouti. Alors que tout autour de lui, la Covid-19 a mis à rude épreuve les économies de nombre de pays africains et que les prévisions pour l’année 2021 ne sont guère plus rassurantes en raison de la résurgence de la pandémie, le pays d’Afrique de l’Est affiche une certaine sérénité avec un taux de croissance prévisionnel de 7,1%. Ce chiffre dévoilé dans le rapport Global Economic Prospect 2021 de la Banque Mondiale, fera de Djibouti, le pays ayant la plus forte croissance sur le continent cette année.

Une bonne santé économique qui est la résultante de plusieurs années de réformes et de mise en œuvre de plans de développement bien ficelés.

Il faut savoir que Djibouti très peu doté en ressources naturelles, ne peut compter que sur sa situation géostratégique, à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, au carrefour des grandes voies maritimes mondiales. Un carrefour emprunté par un navire gros porteur toutes les 25 minutes!

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C’est justement sur cet atout majeur que les autorités djiboutiennes ont misé en développant un “business model” basé sur une offre portuaire et logistique unique. Depuis 2013, année de la mise en œuvre du plan de développement “Vision 2035”, Djibouti s’est engagé dans la modernisation de sa législation, de son système financier, la mise à niveau de ses ressources humaines et la réalisation d’infrastructures performantes adaptées aux exigences du marché international. Le port à conteneurs de Doraleh, devenu de nos jours, l’un des plus performants de la région, est le reflet de cette politique.

Muscler ses avantages comparatifs

Djibouti s’est aussi doté d’un écosystème de premier plan avec la mise en service de la nouvelle ligne de chemin de fer vers Addis-Abeba (en octobre 2016), l’inauguration du Doraleh Multi Purpose Port (DMP, en 2017), l’entrée en service de la Zone franche internationale de Djibouti (DIFTZ, en juillet 2018), le port minéralier de Goubet (juin 2017) et celui de Tadjourah (juin 2017). Le tout prolongé par le corridor routier reliant Balho, poste frontalier avec l’Éthiopie. En janvier 2021, Djibouti a consolidé son offre logistique avec la signature d’un accord tripartite entre les compagnies aériennes Air Djibouti et Ethiopian Airlines et le Port de Djibouti (DPFZA). Objectif, proposer un hub global de fret aéro-maritime depuis la place Djibouti, en acheminant par cargo aérien vers tout le continent africain les marchandises déchargées aux ports de Doraleh.

Pour mieux coordonner ces kyrielles d’innovations à long terme, Djibouti s’est doté, début octobre 2020, d’un instrument financier innovant. Il s’agit du Fonds Souverain de Djibouti (FSD). Le Fonds va permettre de mutualiser les richesses du pays, d’agir en partenariat sur des

projets d’investissements internationaux, de soutenir le secteur privé national et de constituer progressivement une épargne intergénérationnelle.

Autant de dispositifs qui permettent aujourd’hui à Djibouti de ne pas trop ressentir les effets de la crise économique née de la Covid-19, et de caracoler en tête des pays à la croissance la plus forte sur le continent.

Boniface T.